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Les Presses Du Reel
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Paru en 1971, publié dans plus de vingt langues, mais indisponible en français depuis 1974, Design for the Real World est, bien plus qu'un classique de l'histoire du design, le livre-manifeste de tout design politique et écologique. Il vise l'inclusion sociale plutôt que le profit monétaire, lutte contre l'asservissement des besoins au marché, prône le respect de l'environnement plutôt que l'exploitation illimitée de la nature et de ses ressources. Cette réédition critique de la traduction française, accompagnée d'essais d'Alison J. Clarke et Emanuele Quinz, offre un aperçu du programme de Victor Papanek : confier au design une mission révolutionnaire, qui, aujourd'hui plus que jamais, révèle son étonnante pertinence.
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Première monographie consacrée à l'oeuvre du jeune peintre français. Centrée sur de récents travaux produits entre 2016 et 2018, la publication propose des vues d'expositions et un riche ensemble de reproductions. La documentation visuelle s'accompagne d'un texte de Frédéric Valabrègue, qui nous mène jusque dans l'atelier de l'artiste, et d'un entretien réalisé par Alain Berland.
Tout prendre. Ne rien lâcher. Faire peinture avec et contre tout. Renouveler sa spontanéité dans le champ des possibles picturaux : classicisme, expressionnisme, figuratif, abstrait, print painting, bad painting, all-over, matièrisme. Pour Julien des Monstiers, chaque peinture constitue un ensemble dont les différentes manières de faire se comprennent par un tout qui leur donne sa signification. Une peinture holistique, qu'on ne peut réduire à la somme de ses parties et qui échappe à toute définition pré-établie. Des formes et des gestes empruntés, sans aucune hiérarchie, aux grands récits du médium : de Diego Velasquez à Jean-Baptiste Oudry, de Robert Rauschenberg à Gerhard Richter, de Lucio Fontana à Sigmar Polke, mais aussi à l'histoire de ses motifs, celle des scènes de chasse, des décors floraux, des tapisseries. Une oeuvre peinte sur toile ou sur bois, au sol ou au mur, selon les nécessités, dans d'incessants allers-retours. Des empreintes par transfert, comme il le fait toujours, mais aussi des gestes précis, lents ou rapides, faits avec des pinceaux, bien sûr, mais aussi des outils divers, des bâtons et pourquoi pas, si l'envie lui vient, des billes. Tout est à saisir pour l'artiste qui considère le châssis comme un objet sur lequel on peut construire, à l'aide d'emprunts et d'inventions, son propre territoire.
Des peintures faites de couches constamment contrariées, des strates si étroitement superposées qu'on ne peut les différencier. Un « non style », riche de surcharges, de dissonances colorées, d'empâtements qui devient paradoxalement « un style ». Disparate parfois, pour le regardeur et peut-être même pour son auteur, car riche de sensations ambiguës, d'impressions qui vont du rejet à la félicité. Une oeuvre, sans aucun soucis de sérialité, la composante la plus appréciée de nos jours, puisqu'elle permet au monde de l'art, et surtout à son marché une identification immédiate. Une peinture qui n'est pas une fenêtre ouverte sur le monde, mais une somme de portes qui conduit aux espaces où gît la matière de la création. Peut-être celle, toujours, à la fois, lointaine et proche des grottes primitives qu'invoque, si souvent, l'artiste. Des lieux magiques où nos ancêtres composaient avec les saillies et les retraits de la roche, mais aussi avec leur environnement, les lumières mouvantes, les accidents et les trajectoires manquées.
Alain Berland Publié à l'occasion de l'exposition « Maison, Sarcophage, Allumettes », galerie Christophe Gaillard, Paris, du 8 septembre au 13 octobre 2018.
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Catalogue « bio-monographique » éclairant la démarche de l'artiste, sculptrice et céramiste Valentine Schlegel, dont la pratique, intimement liée à son quotidien, répond à une logique certaine : celle de créer ses propres conditions de vie. Réalisé par l'artiste Hélène Bertin suite à une recherche sur Valentine Schlegel, édité par Hélène Bertin et Charles Mazé & Coline Sunier.
Née en 1925, Valentine Schlegel a développé une pratique plastique quotidienne entre Paris et Sète. À l'image d'un couteau suisse, elle maîtrise plusieurs techniques pour réaliser des objets usuels aux corps sculpturaux: couverts en bois, vases en céramique, sacs en cuir, cheminées en plâtre. Conçu sans hiérarchie, souvent en collaboration avec ses amis, ce corpus est fait d'objets de différentes dimensions et aux usages tantôt fantaisistes, tantôt quotidiens. Valentine Schlegel a également réalisé nombre d'éléments architecturaux en plâtre destinés aux intérieurs. Ces sculptures à vivre sont aussi, par leur caractère indéplaçable, la raison pour laquelle son travail est resté méconnu.
Valentine Schlegel: je dors, je travaille par Hélène Bertin est un catalogue « bio-monographique » réunissant une nouvelle iconographie et des documents d'archives. Des notices biographiques séquencent le livre et éclairent la démarche et la vie de Valentine Schlegel.
Grâce à une iconographie riche et précisément sélectionnée, cette monographie de référence permet notamment de documenter l'ensemble des cheminées que Valentine Schlegel a réalisées chez des particuliers - une centaine de 1959 à 2002. Les autres pans de son travail sont également abordés afin de saisir l'ensemble de sa pratique, intimement liée à son mode de vie, où les questions d'autonomie de production et d'amitié sont centrales.
«je dors» et «je travaille» sont deux énoncés peints sur une pancarte réversible accrochée à la porte de l'atelier sétois de Valentine Schlegel. Ils correspondent à deux temps différents de ses journées, invitant à l'isolement ou à la compagnie. Ces deux «activités» ne sont pas à prendre comme des opposés mais comme indissociables l'une de l'autre: elles servent de structure à l'édition en rendant perceptible les choix de modes de vie personnels et professionnels de Valentine Schlegel.
De par le déroulé chronologique, chaque page du livre peut être perçue comme un moment d'une journée, où la fabrication d'un ustensile de cuisine, la pratique de la sieste dans une couchette spécialement conçue à cet effet, la création d'une cheminée en plâtre pour la maison d'un collectionneur ou d'un sifflet en forme de sirène pour un cadeau à une amie sont les témoins d'une pratique totale et quotidienne, sans ordre hiérarchique mais répondant à une logique certaine: celle de créer ses propres conditions de vie.
Publié à l'occasion de l'exposition « Cette femme pourrait dormir dans l'eau - Valentine Schlegel par Hélène Bertin » au CAC Brétigny, du 30 septembre au 09 décembre 2017.
Hélène Bertin (née en 1989 à Pertuis, vit et travaille à Paris) traverse doucement la France en suivant les cours d'art appliqués au lycée en Avignon, de l'École des beaux-arts de Lyon puis de l'École des beaux-arts de Paris-Cergy. À la fin de ses études, elle s'installe à Paris et à Cucuron, son village natal. Elle développe une pratique qui met en mouvement le travail d'artiste, de curateur et d'historienne. Ses objets de sculptrice ont des qualités usuelles qui se dérobent à l'espace du white cube. Ils se vivent dans l'intimité de la sphère privée, comme l'espace de l'atelier, de la maison, et en extérieur. Hélène Bertin travaille aussi en collectif avec Plafond, avec qui elle partage des moments de réflexion et des expositions. Avec l'aménagement de son atelier à Cucuron, le « workshop culinaire » est l'un de ses terrains d'expérimentation collective où des artistes se regroupent autour de mets qu'ils confectionnent, mangent et digèrent ensemble. Investie dans son village, c'est dans un vignoble de vin naturel qu'elle a récemment organisé sa première exposition collective. Depuis plusieurs années, elle réalise des recherches autour de Valentine Schlegel qui, comme une guide, lui a ouvert sa pratique originale et libre de l'art.
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d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
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Construire un Matrimoine de la BD : Créations, mobilisations et transmissions des femmes dans le neuvième art, en Europe et en Amérique
Marys Renné Hertiman, Camille de Singly
- Les Presses Du Reel
- 29 Mai 2024
- 9782378964672
eut-on encore raconter l'histoire de la bande dessinée sans parler des femmes qui y ont contribué ? Pourtant, jusqu'à tout récemment encore, les « Maîtres du neuvième art » étaient des hommes, occultant ainsi l'apport des créatrices.
L'ambition de cet ouvrage est de restituer aux créatrices de BD la place qui leur revient, et de repenser l'histoire du neuvième art en s'attachant à des trajectoires, des sujets et des oeuvres silenciés. S'appuyant sur les recherches menées par le groupe de travail « Les Bréchoises » en 2020-2022, le livre offre de multiples ressources permettant de dégager les contours d'un matrimoine de la BD en Europe et dans les Amériques, depuis le XIXe siècle jusqu'à la période contemporaine. Consacré à l'évolution esthétique, discursive, politique et genrée, il met ainsi en lumière le travail des coloristes, dessinatrices, éditrices et scénaristes ayant contribué à ce médium. Leur présence dans le champ professionnel de la BD en France, en Espagne, au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Argentine, au Mexique, au Brésil et en Belgique constitue un héritage vaste et complexe dont les composantes, contrairement aux idées reçues, se comptent par centaines. Dès lors, l'ouvrage invite à relire l'histoire de cette forme d'expression dans une approche inclusive et transversale qui traverse les siècles et les espaces. -
Théories du design, une introduction
Claudia Mareis
- Les Presses Du Reel
- 1 Septembre 2023
- 9782378961527
Le design est omniprésent. Il englobe aujourd'hui bien plus que le simple embellissement esthétique de produits de l'industrie de consommation. Les théories du design thématisent plutôt le caractère fondamentalement « fabriqué » de notre réalité et ouvrent ainsi un champ de recherche interdisciplinaire qui va au-delà des définitions traditionnelles du design en tant que pratique artisanale ou industrielle. Cet ouvrage de Claudia Mareis introduit - en partant du design lui-même - les principales théories du design du XXème siècle. Il esquisse des approches et des modèles qui postulent une notion élargie du design et établissent des interfaces interdisciplinaires avec les sciences humaines et techniques, mais aussi avec les questions de société.
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Initialement paru en 1965, Du tissage retrace le passage de l'artisanat à la production industrielle, soulignant toute l'importance de la matérialité et les innovations créatives apparues à chaque fois que des questions de design ont été résolues à la main.
En plaçant les matériaux et le métier à bras au coeur de sa réflexion, Anni Albers rend compte des limites imposées à la créativité et au savoirfaire par la technologie et la production de masse, plaidant pour un retour à l'ingéniosité humaine aujourd'hui devenu essentiel. Sa prose limpide, captivante, s'accompagne d'une foule d'illustrations dont la grande richesse met en lumière l'histoire du médium : schémas à la main, détails de textiles précolombiens, études réalisées à partir de grains de maïs, de papier ou à la machine à écrire accompagnent de précieuses reproductions de ses propres oeuvres.
Cette édition augmentée, qui place Du tissage à la portée d'une nouvelle génération de lecteurs, substitue aux illustrations en noir et blanc de l'édition originale des photographies en couleur. S'y ajoutent une postface de Nicholas Max Weber et deux essais de T'ai Smith et Ida Soulard qui apportent un éclairage inédit sur l'artiste et sa carrière. -
Manuel d'écologie urbaine
Audrey Muratet, François Chiron, Myr Muratet
- Les Presses Du Reel
- 21 Juin 2019
- 9782378960872
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites.
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Shock Factory : Culture visuelle des musiques industrielles (1969-1995)
Nicolas Ballet
- Les Presses Du Reel
- 15 Septembre 2023
- 9782378962227
Une vaste étude de la culture visuelle des musiques industrielles au cours de leur développement en Europe, aux États-Unis et au Japon, des années 1970 aux années 1990, culture globale dépassant la seule expérimentation sonore pour croiser différents médias (graphisme, film, performance, vidéo), dans un dialogue étroit avec l'héritage de la modernité et sous l'emprise croissante des technologies.
Le courant des musiques industrielles, apparu au milieu des années 1970, loin de s'en tenir à un phénomène d'expérimentation sonore a produit en quelques années une culture visuelle globale croisant de nombreuses pratiques artistiques (collage, mail art, installation, film, performance, son, vidéo), dans un dialogue étroit avec l'héritage de la modernité et sous l'emprise croissante des technologies. Ce phénomène britannique amorce un mouvement qui connaît un grand développement en Europe, aux États-Unis et au Japon durant les années 1980. Élaboration de synthétiseurs, manipulation et transformation de sons enregistrés issus de bandes audio, recyclées ou conçues par les artistes, les expérimentations sonores déployées par les groupes industriels viennent enrichir un éventail de productions visuelles radicales, prenant leurs sources dans les utopies modernistes de la première partie du XXe siècle. Les sons saturés et dissonants se traduisent en images abrasives, altérées par un détournement des techniques de reprographie (Xerox art) qui investissent des thèmes ambivalents, pour le moins polémiques pour l'époque : contrôle mental, criminalité, occultisme, pornographie, psychiatrie et totalitarisme, notamment.
Ce livre entend inscrire le projet visuel de la culture industrielle dans une histoire générale de l'art en analysant la dissidence d'une scène qui anticipe les problématiques actuelles autour des médias et de leur pouvoir coercitif. -
L'Art dans la vie : Le constructivisme soviétique dans les textes
Valérie Pozner
- Les Presses Du Reel
- 8 Octobre 2024
- 9782378960353
Au début des années 1920, en Union soviétique, le constructivisme invente un art pour le plus grand nombre, tourné vers le futur, concret, fonctionnel, en lien direct avec la vie, à rebours des courants qui le voyaient comme un univers autonome offert à la contemplation. La peinture de chevalet doit céder la place à l'affiche, la littérature à la presse, le théâtre aux actions de masses.
Ce recueil rassemble manifestes, écrits d'artistes et de théoriciens parfois déjà connus en français, donnés ici dans une nouvelle traduction, ainsi que de très nombreux textes inédits, collectés au fil d'années de recherches. Il ne se cantonne pas aux formes d'art les plus étudiées, mais investit des champs négligés comme le mouvement ou la musique, et met en valeur des textes de femmes jusque-là ignorées pour leur apport théorique. Il importe aussi de restituer la dimension utopique du mouvement, y compris dans ses expressions les plus radicales. L'iconographie montre comment les théories évoquées s'animent et s'incarnent dans la pratique. Chaque section est introduite par un spécialiste du champ considéré. L'important appareil critique et les nombreuses illustrations permettent d'accompagner le lecteur dans l'univers foisonnant de cette période unique pour l'histoire mondiale de l'art.
Cette contribution majeure à l'étude des avant-gardes soviétiques témoigne d'une diversité plus grande qu'on ne l'imaginait, d'une inventivité et d'une soif de changement qui ont ensuite été écrasées par le stalinisme. -
Arts, écologies, transitions : Un abécédaire
Roberto Barbanti
- Les Presses Du Reel
- 4 Juin 2024
- 9782378964856
Réalisé par une cinquantaine d'artistes ou de chercheurs et de chercheures en arts (danse, cinéma, musique et arts sonores, arts plastiques, théâtre, arts numériques, littérature, photographie, performance), et coordonné par un collectif de l'Université Paris 8, ce livre souhaite contribuer au tournant écologique des arts. La notion d'écologie est ici entendue au sens large (dans une perspective guattarienne), et intègre à la perspective environnementale celles des écologies mentale et sociale : les pratiques artistiques se font écosophiques dès lors qu'elles interrogent la notion même d'esthétique, à la croisée de l'aisthétis (le sensible), de l'éthique et du politique. Respectueux de la multiplicité et de la complexité du monde, l'ouvrage est organisé sous la forme d'un abécédaire qui fait état du foisonnement des pratiques artistiques contemporaines en prise avec les enjeux écologiques. Sa forme en est également le reflet, chaque notice assumant sa singularité, du discours académique à des formes d'écritures engagées.
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Les abstractions concrètes d'Anni Albers (1899-1994) : Une histoire textile de la modernité
Ida Soulard
- Les Presses Du Reel
- 11 Octobre 2024
- 9782378964467
Née à Berlin en 1899, Anni Albers, artiste, designer et éducatrice, s'est rapidement heurtée aux préjugés de genre qui régnaient dans l'Allemagne des années 1920. Pourtant, elle sut tirer parti de toutes les contraintes pour en faire une force au service de la construction d'un art qu'elle rêvait intemporel. Entre deux continents et deux modernités, du Bauhaus, en Allemagne, au Black Mountain College aux États-Unis, elle a révolutionné l'art du tissage et redéfini les frontières entre l'art et le design. Encore liées, au début du XXe siècle au travail des femmes et à ce qu'on pourrait nommer une « sensibilité féminine », artisanat domestique, art d'ameublement, d'ornement et de surface, les pratiques de tissage reposent sur des systèmes de règles et de codes. Anni Albers invente un langage tactile-textile, abstrait, fonctionnel et sensuel, échappant aux classifications traditionnelles.
Cette première monographie d'ampleur consacrée à l'oeuvre textile d'Anni Albers apporte un point de vue nouveau sur une histoire de l'art moderne au prisme des créations et pratiques textiles. Pourquoi s'intéresser aujourd'hui à cette histoire moderne des formes textiles ? Précisément parce qu'à une époque de profondes transformations culturelles elles offrent une multiplicité de bifurcations possibles et de chemins historiques non empruntés. À la fois portrait détaillé d'une artiste majeure du XXe siècle et essai dense et charpenté, ce livre constitue une porte d'entrée essentielle pour quiconque souhaite explorer l'univers fascinant d'Anni Albers, sa contribution à l'art et au design moderne, et la richesse de son héritage artistique. -
Variations Fassbinder : Images d'Allemagne, désirs de cinéma
Armelle Talbot, Guillaume Sibertin-Blanc
- Les Presses Du Reel
- 22 Mai 2024
- 9782378964221
Les expérimentations du cinéaste dans les codes du cinéma de genre - film criminel, mélodrame, SF - y sont envisagées comme autant d'issues cherchées à un cinéma d'Allemagne impossible, tendu entre une industrie culturelle nationale sortie du IIIe Reich radicalement discréditée et l'empire exercé par les États-Unis sur le marché du film et la fabrique des imaginaires. Puisque c'est à Hollywood qu'est né le désir de cinéma de Fassbinder dans la RFA de l'après-guerre, que faire, sinon tenter d'en autochtoniser les images, risquer des films de gangsters allemands, des mélodrames d'immigrés et de déclassés munichois ? Et dans quelles images parvenir encore à machiner son désir dans la nouvelle conjoncture sensible imposée par l'Automne allemand et l'emprise de la communication médiatique ? Pour qui n'a pas de moyens d'expression propres mais seulement des langues étrangères à la fois incontournables et inappropriables, la citation se révèle le geste par excellence d'un cinéma mineur, voué à travailler dans des images d'emprunt, et à acclimater impossiblement les manières de vivre qu'elles prescrivent aux corps censés les incarner.
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L'architecture selon Gordon Matta-Clark
Roula Matar
- Les Presses Du Reel
- 12 Janvier 2022
- 9782378962074
Les propositions architecturales de Gordon Matta-Clark.
Figure majeure de l'art américain des années 1970, Gordon Matta-Clark (1943-1978) a produit, pendant les dix années que compte sa brève carrière, un corpus d'oeuvres d'une grande diversité. Expérimentations sur la matière, installations, performances, découpes architecturales, dessins, films, photographies, ou photomontages témoignent de cette multiplicité de démarches et de mediums explorés. C'est au travers de ses découpes (cuttings) et dissections de bâtiments qu'il s'est fait d'abord connaître, en intervenant sur des immeubles abandonnés et voués à la démolition. Ces spectaculaires découpes ont longtemps prévalu dans les analyses, et ont le plus souvent été considérées comme des attaques portées contre l'architecture.
Pourtant, architecte de formation, Gordon Matta-Clark a surtout cherché à expérimenter, selon ses termes, « les usages alternatifs d'espaces qui sont les plus familiers ». Sur la base de documents d'archives, cet ouvrage propose de lire ses travaux depuis ce point de vue venant de l'architecture, en envisageant les mouvements de sa pensée spatiale et ses enjeux architecturaux, dans tous les lieux singuliers explorés. Que ce soit en découpant les murs, planchers et plafonds de bâtiments abandonnés ; en créant une perspective implicite sous une dalle funéraire ; en installant un abri dans un arbre ; en dessinant des maisons-paniers mobiles ; en construisant un mur à partir de déchets trouvés dans la rue ; en voulant grimper au ciel avec une échelle en corde ou en voulant habiter dans un immeuble ballon, que disent ses projets de son idée d'architecture ?
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Depuis quelques années, des objets étranges ont fait leur apparition dans le monde du design, des objets dysfonctionnels, énigmatiques, compliqués, qui mettent en crise les catégories du projet, des objets, de la fonction au profit des processus, des explorations, des déviations. Ces objets relèvent d'une posture que les designers anglais Anthony Dunne et Fiona Raby ont défini Critical Design (design critique) : un design spéculatif, réflexif, qui ne veut pas proposer des solutions, mais plutôt poser des questions, qui veut défier les affirmations rapides, les préjugés et lieux communs sur le rôle des produits dans la vie de tous les jours. Un design qui ne se veut pas affirmatif, c'est-à-dire soumis aux impératifs des systèmes de pouvoir, mais au contraire critique.
A partir de ces quatre moments saillants que sont le design radical italien de la fin des années 1960 et 1970, le design conceptuel néerlandais des années 1990, le critical design anglais des années 2000 et enfin la scène contemporaine, notamment en France, cet ouvrage montre comment ce strange design n'est pas tant un style qu'une posture critique qui ne cesse d'irriguer le champ du design.
Nouvelle édition de l'ouvrage publié par it: éditions en 2014 (ISBN 978-2-917053-18-8). -
Les artistes et le textile
Anne-Marie Minella, Jean-Yves Bosseur
- Les Presses Du Reel
- 16 Avril 2024
- 9782378964313
Depuis le début du XXIe siècle, les artistes qui travaillent fil et tissus ont su s'affirmer dans le monde de l'art contemporain. Ils sont présents dans les grandes manifestations internationales et des foires leur sont dédiées sur tout le continent américain, en Europe aussi bien qu'en Asie.
L'ouvrage évoque nombre d'artistes qui se sont emparés de ce medium depuis la fin du XIXe siècle de manière innovante et singulière et dresse le portrait de créateurs qui l'ont choisi pour accompagner leur démarche politique, économique, sociale ou écologique. Il montre que l'art textile reste subversif : il efface la frontière entre beaux-arts, arts appliqués et design, entre tradition et modernité. Il met en valeur les identités et les cultures « périphériques ». En questionnant les catégories du « féminin » et du « masculin », il brouille les genres et met à mal les conventions.
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K. B. W. : La bibliothèque Warburg, laboratoire de pensée intermédiale
Philippe Despoix
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 12 Octobre 2023
- 9782378963385
Les enjeux de la bibliothèque et de la collection photographique mises en oeuvre par Aby Warburg, en tant que « laboratoire » de recherches collectives sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Une étude de cas exceptionnel, traversée par la question : quel a été l'impact de la photographie dans le tournant que Warburg marque dans l'histoire de l'art et de la culture ?
La Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg fonctionna, dans les années 1920, comme un véritable laboratoire de recherche sur les formes de transmission des images depuis l'Antiquité. Si son fondateur Aby Warburg (1866-1929) en fut la figure centrale, cette bibliothèque pionnière fut toujours imaginée comme une entreprise collective, et serait impensable sans l'apport essentiel d'autres personnalités (Fritz Saxl et Gertrud Bing notamment) dont l'importance commence enfin à être reconnue. Laboratoire à la croisée des disciplines, la KBW fut aussi et avant tout un espace de pensée intermédiale, où se conjuguent autant de gestes techniques : photographier et collecter, cartographier et mettre en série, construire des voisinages, projeter, exposer enfin. Seuls ces modes de visualisation autorisent à comprendre toute la portée des concepts warburgiens connus (« formule de pathos », « vie posthume », « migration des images »...). C'est l'articulation dynamique de ces opérations, au coeur desquelles se trouve la reproduction photographique, qui distingue la Bibliothèque et sa collection d'images en tant que dispositif plurimédial de connaissance. Sa reconstruction détaillée explicite ici les conditions de possibilité de l'« espace de pensée » ouvert par l'instrumentaire warburgien, la singularité de son anthropologie visuelle, ainsi que son potentiel toujours critique. -
L'art en commun ; réinventer les formes du collectif en contexte démocratique
Estelle Zhong mengual
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 7 Janvier 2019
- 9782378960087
Une enquête sur les enjeux à la fois artistiques et politiques de l'art participatif, depuis les années 1990.
Jeremy Deller propose aux anciens mineurs d'Orgreave de participer à la reconstitution historique en costume de l'émeute ouvrière anglaise de 1984. Javier Téllez organise avec les patients de l'hôpital psychiatrique de Tijuana la propulsion d'un homme-canon par-dessus la frontière américano-mexicaine. Thomas Hirschhorn invite les habitants d'un quartier du Bronx à construire un monument en l'honneur du philosophe Antonio Gramsci. Une peau de cerf sur les épaules, Marcus Coates rencontre les résidents d'HLM à Londres et réalise une consultation spirituelle du lieu, en qualité de chaman.
Ces pratiques artistiques contemporaines forment une nouvelle galaxie étrange, qu'on appellera ici art en commun. Il s'agit de créer dans l'espace social plutôt que dans l'atelier ; sur une longue durée et avec d'autres plutôt qu'en son for intérieur ; de façon collective plutôt que démiurgique. L'oeuvre n'est pas le fruit du travail de l'artiste seul, mais celui d'une collaboration en présence entre artiste et volontaires.
Ce dispositif artistique bouleverse notre conception de l'art et nos catégories esthétiques. Mais il revêt aussi une dimension politique, en s'emparant des questions de participation et de communauté qui comptent parmi les enjeux les plus cruciaux des tentatives actuelles de vivification de la démocratie, comme de la reconfiguration de nos manières de vivre.
Cet ouvrage propose d'interroger les liens entre participation en art et en politique dans le contexte démocratique et néolibéral qui est le nôtre. Et de penser comment l'art en commun peut contribuer à la réinvention des formes possibles du collectif.
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L'art et ses agents ; une théorie anthropologique
Alfred Gell
- Les Presses Du Reel
- 14 Mai 2009
- 9782840662525
La traduction française du livre majeur de l'anthropologue anglais Alfred Gell, l'une des toutes premières tentatives anthropologiques de définition de l'art, un ouvrage fondamental, tant pour les historiens de l'art que pour les anthropologues, et dont le concept principal (agency, « agentivité ») a depuis longtemps été repris par maints théoriciens.
Plutôt que de penser l'
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Vertiges des temps : Dialogue entre l'art contemporain et l'archéologie
Michael Jasmin, Audrey Norcia
- Les Presses Du Reel
- 28 Août 2024
- 9782378960704
Apparue au XVIIIe siècle sous l'impulsion des célèbres fouilles d'Herculanum et de Pompéi, l'archéologie s'est peu à peu constituée en véritable discipline scientifique au cours du XXe siècle. Son objectif se définit comme l'étude des traces matérielles des civilisations et de leur environnement passé, dont les motivations et les interrogations renseignent sur le contexte disciplinaire et sociétal présent. Malgré la précision de ses pratiques et l'apport de méthodes archéométriques, l'archéologie n'en est pas moins, depuis ses origines, une fabuleuse source d'imaginaire ayant inspiré artistes, écrivains et savants.
La ruine s'est affirmée comme motif puis comme genre pictural, de la Renaissance au Romantisme ; parallèlement, le modèle archéologique a connu son essor en littérature notamment avec l'Arria Marcella de Théophile Gautier et la Gradiva de Jensen, puis a servi de métaphore à Freud pour traduire la méthode psychanalytique. À partir des années 1960 le cinéma s'est emparé à plusieurs reprises de l'archéologie. Simultanément l'art contemporain est venu puiser un vocabulaire plastique : le Land Art, l'Arte Povera ou des artistes comme Anne et Patrick Poirier, ont ouvert des perspectives nouvelles avec le travail de matières organiques et archaïques, et l'usage de modèles antiques.
Cet ouvrage choral fait dialoguer de façon inédite des spécialistes de l'archéologie, de l'histoire de l'art et de la muséologie, tout en donnant la parole aux artistes et à la philosophie. Il entend prendre la mesure d'un phénomène peu étudié sur les rapports qu'entretiennent les pratiques artistiques et archéologiques. En effet, depuis les années soixante, les artistes se tournent vers leur propre culture matérielle et s'approprient l'archéologie dans sa définition la plus moderne en parcourant scrupuleusement toute la « chaîne opératoire » de sa méthodologie, allant du ramassage de surface à la collection d'objets, en passant par la fouille et la classification typologique, sans oublier son langage visuel (dessin, stratification, carroyage), tout comme ses outils (moulage, photographie, dispositifs muséographiques) : autant de formules empruntées à la science pour parler de notre société et de nos comportements qu'examinent ici plusieurs contributions.
La gestuelle elle-même de l'archéologue et de l'artiste au travail, leur rapport au site, au temps et à l'espace, intéressent cette réflexion pluridisciplinaire et épistémologique : si pour Leonard de Vinci, la peinture, ou plus largement l'art, est cosa mentale, c'est bien ce « cheminement mental » opéré par l'archéologue et l'artiste, entre interprétation et invention que se proposent enfin d'observer les auteurs. -
La Gloire de la bêtise : Régression et superficialités dans les arts depuis la fin des années 1980
Morgan Labar
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 28 Août 2024
- 9782378961701
Depuis la fin des années 1980 se sont épanouies des pratiques artistiques qui font le choix de la bêtise délibérée, de la régression ou de la superficialité. La triade de l'altérité moderne, que représentaient le fou, l'enfant et le primitif, est alors supplantée par la figure de l'adolescent bête. Tantôt critique, tantôt complice, cet art s'est frayé un chemin dans les galeries, les magazines, les biennales et jusque dans les plus importantes collections privées devenues muséales, dont celles de Dakis Joannou, de François Pinault ou d'Eli Broad.
Martin Kippenberger, Wim Delvoye, les YBA, Paul McCarthy, Mike Kelley, Gelitin... ou bien encore Dumb & Dumber au cinéma ou Beavis & Butt-Head et Jackass à la télévision : le succès de la bêtise compulsive est éclatant. Les cultures propres à l'adolescence deviennent le lieu d'une fixation, d'un refus d'accéder à l'univers normé de la culture « adulte » en se ménageant des espaces de répit hors du monde des responsabilités sociales. Au plus fort de la vague néolibérale, l'avenir est pour beaucoup source d'angoisse - et la régression, un refuge.
Dans une approche ancrée à la fois dans l'histoire (culturelle) et la théorie (esthétique), Morgan Labar tente ici de comprendre ce qui a fondé ces pratiques artistiques et imposé leur légitimité nouvelle. Naviguant à vue entre Jeff Koons et Présence Panchounette, Alerte à Malibou et Adorno, les Ramones et Walt Disney, cet ouvrage fait l'analyse d'un phénomène historique inédit par son ampleur - le mouvement des marges au feu des projecteurs, par lequel la bêtise a parfois perdu sa dimension critique et son caractère subversif pour devenir l'une des logiques culturelles de l'époque. -
Palimpsestes africains : Primitivisme littéraire et avant-gardes (Paris, 1901-1924)
Jehanne Denogent
- Les Presses Du Reel
- Oeuvres En Societe
- 28 Août 2024
- 9782378964825
Alors que le primitivisme est devenu un jalon incontournable des manuels d'histoire de l'art, l'intérêt des écrivains d'avant-garde pour les cultures extra-occidentales a longtemps passé inaperçu. Ce livre s'attache à éclairer un faisceau de pratiques et de réflexions que les avant-gardes historiques ont associées aux cultures africaines dans les années 1901-1924. Le premier quart du xxe siècle est marqué en effet par la diffusion d'une culture coloniale en Europe, qui touche les écrivains autant que les artistes. De Guillaume Apollinaire à Tristan Tzara, en passant par Blaise Cendrars, Jean Cocteau ou Yvan Goll, nombreuses sont les avant-gardes à s'intéresser aux arts dits « nègres ». Aucune ne s'est rendue toutefois sur le continent africain. L'Afrique, dans leurs écrits, est une construction textuelle, fabriquée à partir de sources multiples. Cette enquête dégage les différentes strates de représentations convoquées puis transformées dans ce processus de resémantisation, et met en lumière la teneur discursive du primitivisme qui élabore une Afrique palimpseste. Par un examen historique précis et critique, elle révèle la présence d'un moment africain des avant-gardes littéraires francophones.
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Front Unique : La traversée du surréalisme de Jean-Jacques Lebel
Jérôme Duwa
- Les Presses Du Reel
- L'ecart Absolu
- 18 Octobre 2024
- 9782378965372
La revue Front Unique (1955-1960) se présente d'abord sous la forme de six grandes affiches couvertes de textes paraissant pour la première fois en février 1955, à l'occasion d'une exposition personnelle de Jean-Jacques Lebel à Florence. Elle est l'organe d'expression d'un jeune artiste prenant part activement au mouvement fondé en 1924, qu'il connaît intimement depuis l'enfance, puisque son père - Robert Lebel - partageait l'exil des surréalistes, à New York, durant la seconde guerre mondiale. Les différentes livraisons de cette revue, l'entretien approfondi avec l'artiste, ainsi que les nombreux documents rares ou inédits qui les accompagnent, permettent d'observer comment Jean-Jacques Lebel met en oeuvre et élargit, durant cette période et au-delà, certaines des aspirations profondes du programme surréaliste élaboré par ses amis André Breton ou Benjamin Péret.
À travers Front Unique se dessine en creux un contexte politique et artistique en pleine transformation, à la suite des diverses luttes anti-coloniales et des bouleversements consécutifs au processus de déstalinisation. Au fil des années 50 et 60, le groupe surréaliste est travaillé par des forces antagonistes, entre figement et aspiration au renouveau, ce qui conduit finalement à l'exclusion de Jean-Jacques Lebel devenant une figure artistique majeure, notamment par la diffusion internationale du happening, et la création du festival Polyphonix.
Ce livre raconte la traversée par Jean-Jacques Lebel de ce puissant laboratoire d'idées et d'expériences du surréalisme aux côtés de nombreux autres artistes, poètes ou penseurs qui ont apporté leur contribution à l'une des séries de Front unique, ou aux manifestations nommées Anti-Procès qui en sont l'émanation directe. -
Une anthologie de textes de philosophes, de théoriciens et d'historiens de l'art (Boehm, Mondzain, Nancy, Coccia, Alloa, Belting, Bredekamp, Mitchell, Rancière, Didi-Huberman) qui témoignent à la fois de l'incidence de la question de l'image, de sa logique spécifique et de la transformation du champ visuel dans les savoirs contemporains, et de la variété de ses approches conceptuelles, de la préhistoire à nos jours et dans différentes traditions de pensée.