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FLORENCE CABARET
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À Rome, dans la famille de son épouse où il passe Noël, la vie de Hanif Kureishi bascule du jour au lendemain.
Le 26 décembre 2022, Hanif Kureishi perd connaissance et chute. Cet accident le laisse définitivement paralysé. Depuis son lit d'hôpital dans une ville qui n'est pas la sienne, où les soignants parlent une langue étrangère, l'envie profonde d'être rapatrié dans un hôpital chez lui, à Londres, est plus forte que tout. Mais une fois rentré, quand rien ne s'arrange, il faut trouver d'autres sources de motivation. Face à l'état de dépendance auquel il est confronté, Hanif Kureishi se réapproprie une forme de langage, et écrit pour survivre. Ou plutôt, n'étant plus capable de faire usage de ses mains, il dicte à ses proches ce qui sera le contenu de ce récit, en partageant jour après jour son intimité de tétraplégique. Sa famille devient sa plume et le témoin de ses pensées les plus personnelles, sur son état de santé, mais aussi sur la parentalité, l'amour, l'immigration, le sexe et l'écriture. En résulte ce journal d'une vie en morceaux, consignée avec une honnêteté cinglante, et beaucoup d'humour.
L'auteur se dévoile sans pudeur et partage à ses lecteurs la vulnérabilité qui caractérise cette nouvelle vie, faite de douleur et de perte, mais animée par des sentiments de gratitude, d'humilité et d'amour. Les modestes progrès que permet la rééducation donnent à Hanif Kureishi un espoir secret: celui de pouvoir de nouveau écrire son nom.
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Que s'est-il passé ?
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 1 Juin 2023
- 9782267050882
Mettre des mots justes sur les événements dans lesquels nous sommes plongés à notre insu, trouver une cohérence au désordre du monde et au passé récent : voici la tâche à laquelle s'attelle avec une inventivité toujours renouvelée Hanif Kureishi, qui nous livre dans ce recueil de nouvelles et d'essais des réflexions foisonnantes, forgées à partir de sa propre expérience.
Ne s'interdisant aucun sujet, il passe au crible l'intimité amoureuse aussi bien que les monuments des cultures classique et pop - la figure d'Antigone, Keith Jarrett, David Bowie ou la série Mad Men -, tout en abordant les thèmes qui l'obnubilent : la religion, l'identité culturelle, la liberté d'expression et la question raciale. Un florilège du meilleur d'Hanif Kureishi composé avec la curiosité, l'ironie et l'esprit sans bornes qui le caractérisent. -
Fragilisé par les années et sa santé, Waldo, un célèbre réalisateur, est contraint de rester cloitré dans son appartement londonien. C'est Zee, sa charmante femme, bien plus jeune, qui s'occupe de lui. Mais lorsqu'il commence à la soupçonner d'avoir une liaison avec Eddie, qui est bien plus qu'une connaissance et moins qu'un ami, depuis plus de trente ans, Waldo est poussé à agir : déterminé à dénoncer la supercherie, il s'attache à prouver que ses soupçons sont fondés avant de mettre en place sa vengeance très cinématographique . Avec son humour et son ironie mordante, Hanif Kureishi nous livre un étrange et redoutable triangle amoureux.
Chez Kureishi, la méchanceté n'est pas destructrice, car elle est une forme de générosité. Tout ce qu'il est, il le transforme, l'air de rien, en histoire.
Héléna Villovitch, ELLE Traduit de l'anglais par Florence Cabaret -
Jamal, brillant psychiatre d'origine pakistanaise, mène une vie tranquille, auréolée de succès, dans la banlieue de Londres. Une façade de réussite qui ne laisse rien transparaître des troubles profonds qui le hantent. Jusqu'au jour où un ancien compagnon de route ravive la mémoire d'un amour perdu, brisé par le crime et la honte. Brillant, profond et drôle, Hanif Kureishi radiographie comme personne la société anglaise des années 1970 à nos jours et fait preuve d'une acuité hors du commun pour décrire les tourments d'une génération en conflit perpétuel avec ses origines et son passé, ses désirs et ses regrets.
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D'amour et de haine
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 18 Mars 2021
- 9782267043655
L'amour et la haine ne sont pas si éloignés. Il arrive même qu'on en vienne à aimer ses bourreaux et tourmenter ceux qu'on aime.
L'interdépendance de ces deux sentiments, la porosité entre désir et destruction sont au coeur de ce recueil de nouvelles et d'essais : qu'il nous conte l'histoire d'un vol aérien qui tourne au cauchemar, la dissolution d'un couple qui se défie dans une dernière course effrénée à travers New York, ou qu'il aborde l'immigration et le racisme, l'imagination et la créativité, Hanif Kureishi nous éblouit une fois encore par sa capacité à scruter avec lucidité les contradictions au sein de la famille, de la politique ou de nos relations sentimentales. Et nous livre un recueil étonnant, où textes de fiction et essais s'enrichissent les uns au contact des autres.
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Écrivain d'origine indienne, Mamoon Azam jouit d'une renommée mondiale. Alors pour Harry Johnson, que l'on a chargé de sa biographie, l'occasion est trop belle ! Auprès de celui qu'il a toujours admiré et de sa nouvelle compagne, une Italienne haute en couleur, Harry se met immédiatement au travail. Mais entre soucis artistiques et commerciaux, célébrité et homme de l'ombre, les coulisses de la création semblent préparer un duel sans merci.
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La mécanique du piano
Chris Cander
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 29 Août 2019
- 9782267031621
À Zagorsk, pendant la Guerre froide, Katya n'est encore qu'une enfant lorsqu'elle se prend de passion pour le piano que lui offre un mystérieux voisin allemand. Devenue une pianiste de grand talent, Katya accepte à regret de se séparer de son Blüthner, seul moyen de quitter son pays avec son fils et son mari pour rallier les États-Unis. Quelques cinquante ans plus tard, Clara, jeune mécanicienne de Caroline du Sud, cherche à se débarrasser d'un encombrant piano : elle n'a jamais réussi à en jouer mais elle le garde en souvenir de son père qui le lui a légué juste avant de mourir dans un incendie. Elle poste une annonce sur un site d'enchères et trouve preneur alors même qu'elle réalise qu'elle ne peut se séparer de ce piano. Mais l'acheteur ne l'entend pas de cette oreille.
Alors que les déménageurs chargent l'instrument dans leur camion, Clara décide tout-à- trac de se lancer dans une filature qui la conduira jusque dans la Vallée de la Mort, au coeur du secret de son père et dans la tourmente de l'exil des refuzniks cherchant à fuir l'URSS des années soixante.
D'une prose dépouillée, Chris Cander décrit des destins difficiles, faits de pertes, de solitude, d'errance intérieure, avec au centre ce piano, objet à la fois concret, littéral et porteur de sens. Jusqu'à la dernière page, ce piano reste un « personnage » captivant, sans que l'on puisse réellement assigner un sens unique à sa présence. Une lecture séduisante, prenante et évocatrice que l'on ne peut pas lâcher, tandis que le passé éclaire peu à peu le présent.
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Le 7 février 2009, les flammes ont ravagé le bush australien et causé la mort de 173 personnes. Un des incendies les plus meurtriers de l'histoire de l'Australie.
Derrière ce géant de flammes et de fumée se dessine bientôt la silhouette d'un monstre à taille humaine, accusé d'avoir délibérément mis le feu avant de contempler, assis sur le toit de sa maison, les eucalyptus brûler à perte de vue. Dans la vallée minière reculée de Latrobe, dominée par les énormes cheminées de la centrale à charbon la plus polluante du monde, Chloe Hooper se lance sur la piste du présumé pyromane, dix ans après les faits.
Qui devient incendiaire, et pourquoi ? Thriller psychologique documentaire aux allures de chasse à l'homme, L'Incendiaire met à nu les ambiguïtés de la société australienne et aborde de front son rapport à la crise environnementale contemporaine.
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Connu pour ses romans, Hanif Kureishi est aussi l'auteur de nombreuses nouvelles, écrites pour la presse ou parues en recueils (Le Corps, Des bleus à l'amour, La lune en plein jour...). Certaines demeurent inédites en français.
Ce recueil présente une sélection de huit d'entre elles, écrites entre 2004 et 2009 pour des journaux tels que The Guardian et The New Yorker ou parues dans l'édition complète de ses nouvelles publiées en Angleterre en janvier 2010. On y retrouve de nombreux thèmes qui lui sont chers tels que la filiation et le rapport père-fils, le couple et la transformation de la relation au fil du temps, ainsi que certains questionnements politiques, notamment une déception quant aux mesures et engagements pris par le gouvernement de Tony Blair. - Les chiens : Une mère et son fils de huit ans traversent un terrain vague. Ils se font attaquer par des chiens affamés qui ne leur laissent aucune chance.
Racontée en deux pages, cette histoire, qui peut être lue comme un conte d'avertissement pour adultes (soulignant la faillite de la mère dans le rôle de protectrice de son enfant) laisse le lecteur sous le choc. - Il y a longtemps hier : Le narrateur nous livre une scène onirique de retrouvailles avec ses parents morts, alors qu'il repasse par hasard sur les lieux de son adolescence, dans une banlieue du West End, après un week-end à la campagne, au moment où la guerre en Irak redémarre. Au-delà d'une remémoration du lien père-fils, cette nouvelle est l'occasion d'aborder des questions plus intimes (disparition du désir au sein du couple des parents, avances très directes à une serveuse, vitalité supposée de la vie sexuelle du narrateur homosexuel, attachement aux enfants comme compensation acceptée de la perte d'intimité au sein du couple et inlassable questionnement sur le temps qui passe et ne se rattrape pas) ainsi que des questionnements politiques, notamment une désillusion quant à la politique menée par Tony Blair. - Unions et décapitations : Dans un pays en guerre, un réalisateur se voit contraint de travailler pour des groupes armés qui médiatisent ensuite les décapitations de leurs otages en diffusant les vidéos sur Internet. Entre humour noir, réalisme sec et auto-apitoiement, cette nouvelle revient aussi sur la question du voyeurisme à différents niveaux:
Celui qui amène les décapiteurs à mettre en ligne et à envoyer aux médias les vidéos de leurs meurtres ; voyeurisme de celui qui filme à son corps défendant mais qui se met en scène aussi ; voyeurisme du lecteur, in fine. En avril 2007, cette nouvelle avait fait l'objet d'une adaptation pour la BBC mais la radio décida de ne pas la diffuser du fait de nouvelles inquiétantes concernant l'enlèvement d'un correspondant de la BBC à Gaza. La trop grande proximité entre le sujet du texte et le sort cruel réservé à plusieurs journalistes pris en otages les avaient conduits à prendre cette décision, qui fit polémique. - L'agression : Après avoir accompagné son fils à l'école, une femme monte dans la voiture d'une autre mère d'élève qu'elle ne connaît pas mais qui lui a gentiment proposé de la déposer à quelques pas de chez elle. La conversation espérée se révèle un insupportable monologue, qui est aussi l'occasion pour la narratrice de s'interroger sur ce qui la pousse à rechercher ces situations d'insidieuse maltraitance. - Maggie : Max, père de famille et homme au foyer faute de percer réellement comme scénariste, retrouve tous les ans Maggie, une amie de jeunesse avec qui il a vécu à la fin des années 1970, avant de la partager difficilement avec Joe au point de les quitter l'un et l'autre. Cette fois, l'habituelle évocation des souvenirs et des projets immédiats prend un autre tour quand Maggie demande à Max de lui prêter de l'argent pour s'installer à Londres et relancer sa vie professionnelle. Cette nouvelle fonctionne en miroir avec la suivante, où il également question de la confrontation avec un ami d'enfance dont la réapparition oblige le narrateur à mesurer la distance qui les sépare, ainsi que le mélange d'égoïsme, de culpabilité et de questionnement que suscite ces « retrouvailles ». - Phillip :
Fred se voit recontacté par un de ses meilleurs amis de jeunesse alors qu'ils ne se sont pas vus depuis plus de quinze ans. Atteint d'un cancer de la gorge, Phillip lui demande de venir le voir pour parler de la vie. Alors que Fred lui répond qu'il a besoin d'un peu de temps pour accepter et s'organiser, Phillip meurt. L'intervalle entre ces deux coups de téléphone est l'occasion pour le narrateur de se remémorer cette relation très particulière, d'attirances et de haine mêlées, qu'il avait nouée avec Phillip, rencontré à la fac dans les années 1970 alors qu'il vivait avec Fiona. Il lui permet aussi de faire le bilan de son parcours professionnel et amoureux du dramaturge célèbre qu'il a pu être au professionnel de l'immobilier qu'il est devenu, du dragueur actif à l'époux se limitant à vivre des aventures platoniques avec des femmes délaissées par leurs maris voyageurs. tte d'agrandir, comme tous les voisins de leur quartier ? signe des temps où l'on trouve des artisans issus d'une immigration des pays de l'est (mais qui ont déjà largement entrepris de retourner « chez eux ») ; signe aussi d'une époque où l'endettement n'est plus une honte (comme ça l'était pour son père) mais un fonctionnement normal pratiqué par tous. Une tension émerge progressivement quand Mike dévoile au lecteur ce qui le hante ce soir-là : le licenciement du personnel du service financier qu'il a créé, duquel découle son propre renvoi. Dans le contexte ultra sécuritaire de l'après 11- Septembre et de la crise financière, le narrateur imagine la vie future de sa famille, écarte la tentation du saccage de son « outil de travail » et de la réputation de ses « responsables » :
Pendant quelques heures encore, il sauve les apparences, devant l'incapacité de sa femme et de ses enfants à lui laisser la possibilité d'annoncer la nouvelle.
- Une histoire horrible : Egalement placé sous le signe du bilan, cette nouvelle prend la forme d'une discussion au pub entre Eric et Jake, la cinquantaine, deux amis qui se connaissent depuis trois ans seulement. Ils évoquent habituellement leur passion commune pour la période « électrique » de Miles Davis et le jazz norvégien de ces dix dernières années ainsi que d'autres sujets plus anodins. Mais ce soir-là, Jake dévoile à Eric des aspects plus personnels de sa vie, lui racontant comment il s'est fait quitter par sa femme.
D'une histoire de divorce qui pourrait paraître banale à première vue découle un enchaînement de crises et de drames qui sonnent comme un avertissement tragique et grotesque à la fois pour le narrateur qui avait évoqué avec légèreté une dispute avec sa femme en début de soirée. La plongée vertigineuse dans les révélations de ce double le ramène chez lui dans de nouvelles dispositions d'esprit, le laissant en admiration devant le spectacle de sa femme et de son fils, tous deux endormis dans le lit conjugal.
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La solution, nouvelle d'Henry James médite en français, est le récit d'un pari. Gui de Montaut, brillant diplomate français, "né pour le commerce des hommes", est l'âme damnée du narrateur, alors jeune attaché en poste à Rome. Figure de la séduction par le discours, il convainc ce dernier de participer à un pari portant sur la réaction d'un autre jeune diplomate américain. Celui-ci, Henry Wilmerding, dans le rôle de l'innocent à l'étranger, est gentiment méprisé par Montaut et le narrateur qui voient d'un assez mauvais oeil ce fils de famille quaker richissime, ce "marchand de coton" entrer dans la carrière. pour être resté seul à seul avec une jeune fille de bonne famille mais désargentée, Wilmerding se laisse perduader par ses deux tourmenteurs qu'il a le devoir de l'épouser.
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Anglaise exilée à Melbourne, Liese s'échine dans une agence immobilière. Résolue à quitter le pays, mais criblée de dettes, elle s'adonne à des jeux érotiques tarifés avec Alexander, riche homme d'affaires qui ignore tout de son double jeu. De plus en plus mal à l'aise, elle accepte pourtant un week-end dans son domaine au coeur du bush. Rien ne se passera comme elle l'avait imaginé. Un thriller psychologique subtil qui explore avec une virtuosité haletante le territoire énigmatique du désir et l'immense pouvoir de la fiction. Fascinant.