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Le Passager Clandestin
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On ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi, mais c'est arrivé. Ces quelques individus épars se sont trouvés dans le brouillard lourd et épais, et se serrent les coudes en attendant d'en savoir plus. Plus sur ce qui s'est passé. Plus sur la réalité des radiations qui les entourent. Plus sur l'avenir du monde. Et encore plus sur leur chance de survie.
Cantonnés dans un camp militaire dans la campagne française, ils vont se confronter au silence qu'on leur oppose sur cette catastrophe.
Parue pour la première fois en 1979, « Les retombées », nouvelle d'anticipation inquiétante et sombre, offre un scénario possible de la catastrophe nucléaire et de la gestion d'urgence mise en oeuvre par les autorités. -
Lewis Mumford, pour une juste plénitude
Thierry Paquot
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 14 Mars 2015
- 9782369350262
Lewis Mumford nous aide à dénoncer les méfaits du « toujours plus » et du « gigantisme » propres au capitalisme actuel, afin de redonner à chacun sa part d'autonomie, indispensable au mieux-être.
Lewis Mumford se présente comme un « généraliste » heureux de l'être, car cela lui permet d'associer des disciplines opposées, d'enrichir des questionnements inattendus, de contester des interprétations, à ses yeux, unilatérales. Lecteur infatigable, il puise dans ses lectures de quoi nourrir sa curiosité et prendre position. Mumford n'est pas vraiment un activiste, comme on dit aux États-Unis, mais un « intellectuel public », qui n'hésite pas à dénoncer la bombe atomique au lendemain du bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki, l'urbanisme au bulldozer de Robert Moses à New York, les agissements du Président Johnson au Vietnam, etc.
L'une de ses originalités et de ses forces est, chaque fois, de miser sur l'individu, sa capacité à devenir lui-même, malgré les obstacles de tous ordres. Les « besoins croissants » de ses concitoyens le désespèrent. Mumford possède un incroyable esprit critique, une culture transdisciplinaire et une volonté de changer le monde qui lui permettent d'élaborer de nombreuses alternatives. Il milite pour un régionalisme décentralisé, une ville à « taille humaine », un équilibre entre l'industrie et l'agriculture, et surtout il adhère à cette idée neuve à l'époque d'une démocratie de l'entraide et de la plénitude. Son oeuvre s'inscrit dans le prolongement d'une tradition méconnue de pensée communautaire qui débute avec les oeuvres des géographes anarchistes Pierre Kropotkine et Élisée Reclus. Critique d'une organisation économique qui sacrifie le progrès de l'humanité au perfectionnement des machines, l'auteur revient au souci du bien public, à la recherche d'un équilibre écologique et à la coopération sociale comme base de notre milieu de vie.
Les auteurs réunis dans cette collection constituent les racines de la pensée politique de la décroissance. L'apport de Mumford à cette pensée est présenté ici par Thierry Paquot ; la seconde partie de l'ouvrage est composée d'extraits qui offrent un accès direct à son oeuvre.
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Décroissance ; vocabulaire pour une nouvelle ère
Giacomo D'Alisa, Federico Demaria, Giorgos Kallis
- Le Passager clandestin
- 4 Novembre 2015
- 9782369350460
Décroissance. Vocabulaire pour une nouvelle ère, coordonné par Giacomo D'Alisa, Federico Demaria et Giorgio Kallis, sera le premier ouvrage en langue française à présenter dans le détail la littérature internationale florissante autour de la notion de décroissance. Il exposera et étudiera les différents courants de pensée, les imaginaires et les pistes d'action qui composent le puzzle de la décroissance. Ce livre réunit des universitaires reconnus dans ce domaine, de jeunes chercheurs et des activistes engagés dans la décroissance sur le terrain. Il constituera une source d'inspiration indispensable pour tous ceux qui, non seulement, sont convaincu qu'un autre monde est possible, mais travaillent et luttent d'ores et déjà pour le faire advenir.
« Les investissements et la consommation augmentent mais le nombre de chômeurs se maintient ; les inégalités économiques et sociales augmentent, et chaque jour, de nouvelles espèces sont menacées d'extinction. Pourquoi la croissance, qui devrait être synonyme de progrès et de bien-être, a-t-elle des conséquences aussi indésirables ? La réponse se trouve dans Degrowth. A vocabulary for a new era. » (Para todos la 2, rtve, 12 décembre 2014) « Les voix qui mettent en doute le fait que la croissance puisse nous apporter le bien-être promis sont réunies dans ce livre édité par des chercheurs de l'Institut des sciences et technologies environnementales de Barcelone. Une cinquantaine de textes relient les idées de ceux qui prônent une diminution régulière et contrôlée de la production afin de faire émerger une nouvelle définition de la prospérité. » (Antonio Cerillo, La Vanguardia, 31 décembre 2014) « À un moment de l'histoire où les leaders politiques, économiques et intellectuels pensent que rien de fondamental ne peut désormais être mis en question, rien n'est plus important que le mouvement d'idées et d'actions que représente ce livre sur la décroissance. » (David Graeber, London School of Economic).
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Jean Baudrillard ou la subversion par l'ironie
Serge Latouche
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 16 Février 2016
- 9782369350422
Le primat de l'économie doit être remise en cause. C'est ce que Jean Baudrillard avait très bien vu en son temps : dans son ouvrage La société de consommation (1970), référence majeure pour les décroissants, le consumérisme engendre une « paupérisation psychologique », un état d'insatisfaction généralisée qui, dit-il, « définit la société de croissance comme le contraire d'une société d'abondance ».
Bien que son oeuvre soit multiple et complexe, on ne peut pas dénoncer la société de consommation aujourd'hui sans se référer à ses analyses et il est presque impossible pour les objecteurs de croissance de ne pas reprendre certaines des formules qu'il a employé tant est forte la pertinence de ses intuitions ; les cinq premiers livres de notre auteur qui tournent autour du démontage de la société de croissance pourraient même passer pour un catéchisme de la décroissance.
Le « style » Baudrillard ne réside pas seulement dans la qualité exceptionnelle de l'écriture, mais aussi dans cette étrange fascination pour le consumérisme qu'il dénonce. Toute l'oeuvre de l'auteur tourne finalement autour du désenchantement mélancolique de la modernité, entre révolte rentrée et résignation ironique.
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Pigeon, Canard et Patinette
Fred Guichen
- Le Passager clandestin
- Dyschroniques
- 14 Janvier 2016
- 9782369350477
An 103 après La Catastrophe. Quelque part sur les côtes bretonnes.
D'abord, il y a Le Secteur, un petit coin tranquille, bien protégé par une enceinte de terre, de roches et de béton haute de 20 mètres ; derrière, trois villages coupés du monde extérieur et administrés par une trentaine d'individus solidaires, doux comme des agneaux et rongés par les mutations mais tellement heureux de (sur)vivre.
Il y a Patinette, un bon gars au pied bot et aux bras trop courts, sa soeur Hermeline, frappée de progeria mais tellement adorable, et Canard, le cousin, dont la tumeur galopante au cerveau n'entame pas la joie de vivre. Et puis, il a Pigeon, le maire de la communauté, fragilisé par sa taille de géant mais toujours présent pour ses amis, Globule, Jacotte, Moignons, La Bouquin et les autres.
Seul lien avec l'état, le Contremaître supervise l'activité de tout ce petit monde, car ils ont l'insigne honneur de s'occuper, d'entretenir, de dorloter le réacteur numéro 2 de La Centrale, responsable de La Catastrophe du 18 mai 1970, il y a un siècle de cela. Mais la nouvelle est tombée : le gouvernement a décidé d'arrêter les frais ; cette cour des miracles n'est plus rentable et on dit qu'une guerre couve, alors.
Alors, que vont devenir Pigeon, Canard, Patinette et les autres ? Quel est ce formidable lien qui les unit tous ? Quel avenir pour ces enfants de l'atome dans un monde qu'ils ne connaissent pas ? Et s'ils étaient le salut de l'Humanité ?
Ce livre est le résultat du concours d'écriture lancé par le passager clandestin sur les thèmes de la terreur nucléaire, du complexe militaro-industriel, du mensonge d'État et du contrôle politique.
Les membres du comité de lecture étaient Jean-Pierre Andrevon, Nicolas Bayart, Dominique Bellec et Frédérique Giacomoni des éditions le passager clandestin, Philippe Lécuyer, directeur de la collection Dyschroniques, Étienne Angot, libraire spécialisé science-fiction à la librairie Le merle moqueur à Paris, Mathias Échenay, directeur des éditions La Volte, et Hubert Prolongeau, journaliste et écrivain.
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Déraillée, c'est un plongeon dans la vie de Pénélope Renard, héroïne tragi-comique aux prises avec la dépression et l'addiction. Avec pour point de départ son admission aux urgences psychiatriques un matin de Saint-Valentin, son journal de bord aux allures d'Odyssée sédatée nous livre un témoignage sur la réalité du parcours de soin d'une jeune femme ordinaire dans les méandres de l'HP-kistan.
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Agriculture urbaine ; vers une réconciliation ville-nature
Marc Barra, Antoine Lagneau, Gilles Lecuir
- Le Passager clandestin
- 16 Avril 2015
- 9782369350309
Un concentré d'utopies concrètes pour aménager et nourrir la ville, reconnecter le citadin à la nature et répondre au défi climatique !
De la culture de friches urbaines à l'expérimentation de potagers sur les toits parisiens, des initiatives associatives aux expérimentations professionnelles, l'agriculture urbaine réinvente la ville et ses rapports à la nature.
Enjeu environnemental, social et économique, l'agriculture urbaine redessine la ville en proposant un nouvel imaginaire. Lentement, nous assistons à une réconciliation entre le citadin et la nature par le biais d'une cité qui (re)devient comestible.
Comprendre ce récit urbain du XXIe siècle, telle est l'ambition de cet ouvrage qui présente un panorama de la diversité des acteurs, des formes et des pratiques de ce mouvement en Île-de-France, en France et à l'étranger.
Les relations entre nature et agriculture urbaine sont ici explorées à travers de nombreux témoignages et expériences d'associations, de collectivités et de chercheurs, qui aident à comprendre comment, en créant des habitats pour les espèces, en participant au renforcement des trames vertes ou en contribuant à restaurer les sols urbains dégradés, cultiver en ville est aujourd'hui une véritable chance pour reconquérir la biodiversité dans nos rues et nos quartiers. Avec l'agriculture urbaine, nous nous donnons peut-être enfin la possibilité de tourner le dos à un siècle de minéralisation et de vision quasi hygiéniste qui a conduit à la destruction du moindre brin d'herbe dans nos cités.
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Ce livre constitue un témoignage de première main sur les opposants à la Première Guerre mondiale en France et les débuts de la IIIe Internationale (ou Comintern). Il met en lumière les motifs et les raisons d'une adhésion à un système qui ne tarda pas à transformer l'espérance en cauchemar. Après y avoir cru, Boris Souvarine fut l'un des premiers à le dénoncer.
À la fin de sa vie, après des années d'isolement, Boris Souvarine (1895-1984) souhaita revenir sur les premières années de son engagement politique durant la Première Guerre mondiale, en mêlant souvenirs personnels et documents d'époque. Engagé dans le mouvement socialiste durant la Première Guerre mondiale, Souvarine est un des principaux artisans du Congrès de Tours (1920). Après la fondation du parti communiste, il en devint le représentant auprès de l'Internationale communiste et participa à sa direction jusqu'à son exclusion en 1924.
La IIIe Internationale, appuyée sur un immense État, prit rapidement l'exact opposé des aspirations émancipatrices qui avaient été au fondement de la Première. Il n'est sans doute pas innocent que Souvarine ait commencé l'écriture de ses mémoires par l'exposé de ses prémices et de ses développements. S'il n'eut pas le temps de mener ce projet à son terme, il en reste une ébauche, jusqu'aujourd'hui inédite. Ce sont les extraits que nous présentons ici, accompagnés d'une brève sélection d'articles écrits dans les années 1917-1924, documents d'époque qui éclairent ces souvenirs d'un autre temps.
Souvarine a tout à la fois une plume remarquable, une connaissance encyclopédique de son sujet, une intelligence hors pair, et une indignation intacte et toujours renouvelée devant les mensonges et les crimes du stalinisme. Il relate, analyse et nous aide à comprendre des faits historiques majeurs. La lecture de ces textes inédits servira à ceux qui souhaitent réfléchir à une nouvelle critique sociale, où la conscience des horreurs et des impostures du passé ne servirait pas à masquer ou relativiser celles du présent.
L'appareil critique du livre est réalisé par Julien Chuzeville, historien, auteur de Fernand Loriot. Le fondateur oublié du Parti communiste (l'Harmattan, 2012) et de Militants contre la guerre 1914-1918 (Spartacus, 2014).
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Climat : la guerre de l'ombre
Yannick Jadot, Léo Quiévreux
- Le Passager clandestin
- 2 Septembre 2015
- 9782369350453
La transition écologiste face aux États et aux Lobbys.
La Conférence de Paris va être le théâtre d'une confrontation planétaire entre lobbys et citoyens engagés.
Les États céderont-ils encore aux milliards du pétrole ou se rangeront-ils enfin du côté des acteurs qui désamorcent la bombe climatique en inventant la société de demain ?
Sommes-nous condamnés à plonger vers un réchauffement planétaire de 4 à 6°C ? La Conférence de Paris sera-t-elle un fiasco comparable à celle de Copenhague ? Notre avenir va-t-il se refermer sur l'imprévisibilité des chocs climatiques et les déchirements des conflits ? Sommes-nous prisonniers du renoncement des États, des lobbys et des milliards du pétrole ? Heureusement non ! La société est mue par d'incroyables forces vitales qui refusent ces lâchetés. De la Bretagne au Bangladesh, une multitude d'initiatives ont émergé ces dernières années. Elles ont en commun de faire de la « contrainte climatique » une formidable opportunité pour répondre aux défis économiques, sociaux, culturels et démocratiques auxquels nous sommes confrontés.
La grande bataille entre citoyens, États et lobbys fait rage. Mais on n'arrête pas la société lorsqu'elle s'empare de son destin, qu'elle y trouve le plaisir de faire et de vivre ensemble.
Cet ouvrage qui mêle des textes de Yannick Jadot et des planches dessinées de Léo Quiévreux raconte cette histoire. Mais il présente surtout, avec des exemples édifiants, des projets qui marchent et qui ne demandent qu'à être généralisés. À Paris, les leaders de la planète ont la chance historique de choisir enfin le camp des citoyens. Chiche !
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Les gaspilleurs
Mack Reynolds, Jacques De Tersac
- Le Passager clandestin
- Dyschroniques
- 16 Février 2024
- 9782369351948
Paul Kosloff est l'un des meilleurs agents secrets des États-Unis et a soif d'en découdre avec le Grand Ennemi communiste. La Guerre froide bat son plein mais la perception du jeu a changé : le capitalisme à l'américaine et l'économie centralisée à la soviétique ont beaucoup en commun. Aussi, doit-on calmer les ardeurs du fameux Kosloff... On lui confie alors la mission d'infiltrer un groupe de radicaux gauchisants prêts à tout pour abattre le modèle américain.
Publié en 1967, Les Gaspilleurs offre quelques pages d'une lucidité confondante sur les impasses du modèle de société productiviste et consumériste, mais également sur la criminalisation des mouvements de gauche et leur répression par les plus hautes sphères de l'État. -
Serge Moscovici ou l'écologie subversive
Stéphane Lavignotte
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 14 Janvier 2016
- 9782369350415
Quel rapport entre des députés écologistes qui ne rêvent que de participer au gouvernement et des jeunes zadistes qui résistent dans la boue aux pelleteuses qui tentent de raser le bocage nantais pour construire un aéroport ? Comment penser l'évolution de l'écologie politique trente ans après la candidature de René Dumont ? Un contemporain de ce dernier, décédé en novembre 2014, Serge Moscovici, permet de réfléchir à cette nature de l'écologie. Psycho-sociologue, ayant participé à la création du mouvement écologiste à la fin des années 1970, il pense l'écologie comme une minorité active. Ses réflexions sur les mouvements des jeunes, des étudiants, des femmes... et l'écologie naissante, entre communautés de vie, manifs à vélo et coopératives bio, permettent de penser l'intérêt et la spécificité des zadistes, des expériences de sobriété volontaire, de la transition, tous ces mouvements qui font vivre de manière radicale l'écologie et la décroissance.
A contrario, sa pensée montre les limites des participations au jeu politique classique, qui font passer l'écologie de minorité active à une inefficace position de « petit dans la cours des grands ». Audelà, la pensée de Serge Moscovici est une réflexion sur l'existence des mouvements minoritaires dans l'histoire.
Des sceptiques grecs au socialisme de Fourier, ces mouvements hétérodoxes refusent la domestication de la nature et de l'humain, la séparation artificielle entre l'humain et le naturel et ont tenté de les subvertir.
Les auteurs réunis dans cette collection constituent les racines de la pensée politique de la décroissance.
L'apport de Serge Moscovici à cette pensée est présenté ici par Stéphane Lavignotte ; la seconde partie de l'ouvrage est composée d'extraits qui offrent un accès direct à son oeuvre.
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La bataille d'Einaudi ou comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République
Fabrice Riceputi
- Le Passager clandestin
- 1 Octobre 2015
- 9782369350439
Avant d'être un événement bien connu des historiens, le 17 octobre 1961 a fait l'objet d'une amnésie complète ; c'est elle qu'Einaudi a dû vaincre dans un long combat.
Il est d'abord ici question d'un homme, Jean-Luc Einaudi, et aussi d'un procès, celui, en octobre 1997, de Maurice Papon et de son rôle sous l'Occupation. Einaudi est l'auteur d'un livre intitulé La bataille de Paris. 17 octobre 1961, publié six ans auparavant, et c'est à ce titre qu'il vient à la barre : les parties civiles lui ont confié la lourde responsabilité d'être leur seul « témoin d'immoralité » sur la période algérienne de Papon. Le temps d'une journée d'audience, le 16 octobre 1997, ce « citoyen-chercheur » va ouvrir une brèche dans le mur de silence derrière lequel le consensus national avait relégué le massacre de plusieurs centaines d'Algériens dans les rues de Paris, sous la responsabilité de son préfet de police.
Au fil d'un récit documenté et passionnant, Fabrice Riceputi retrace les trois décennies du combat mené par Einaudi pour l'élucidation historique et la reconnaissance politique d'un crime colonial d'État. Du travail d'enquête solitaire qui permit de redonner « un nom et une adresse » à ce crime nié officiellement et demeuré jusque-là une sorte de rumeur mémorielle, en passant par le double procès retentissant qui aboutit à la reconnaissance du « massacre » par la Justice française et à l'éclatement de la vérité historique, jusqu'au rappel de la résistance acharnée de l'appareil d'État lui-même à livrer ses secrets contenus dans les Archives - cette autre « grande muette » de nos institutions -, c'est en définitive à une réflexion profonde sur l'incapacité de notre société à regarder en face son histoire coloniale que nous convie l'auteur. S'achevant sur un tableau effarant du déni qui, sur cette affaire comme sur d'autres, persiste encore au sein du corps social, ce livre constitue un vigoureux plaidoyer pour l'acceptation pleine et entière d'un héritage dont l'occultation alimente, aujourd'hui plus que jamais, les formes les plus dangereuses de retour du refoulé.
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« À Kansas City, un jeune homme armé d'un 22 long rifle tua un de ses camarades de classe d'un coup de feu tiré en pleine poitrine, et tomba aussitôt, mort. Arrêt du coeur. [...] À Saint Louis, un policier abattit un braqueur de banque et s'effondra aussitôt. Le voleur mourut ; l'état du policier fut déclaré critique ».
Du simple fait divers à l'épidémie mondiale d'auto-extermination, il n'y a qu'un pas que le journaliste M. Dahl va franchir en compagnie d'Aza-Kra, indescriptible créature extraterrestre venue sur Terre pour nous guider sur le chemin de l'empathie.
Mais à quel prix !
Cette cruelle utopie apocalyptique signée Damon Knight, mêlant récit de fin du monde, conte initiatique et rencontre du troisième type est certes un écho des tensions de la « Guerre froide », mais elle est surtout une subtile réflexion sur les ressorts de la violence et de la peur, et sur la résistance qu'elles offrent au sursaut des consciences dont notre monde a pourtant plus que jamais besoin.
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Le petit livre noir des grands projets inutiles
Camille
- Le Passager clandestin
- 10 Avril 2014
- 9782369350125
Grands Projets Inutiles Imposés : c'est la vision de la nature et de l'homme en société qui est en jeu !
On bétonne à tour de bras ! Autoroutes, aéroports, lignes LGV, stades de foot, incinérateurs, centrales nucléaires, lignes à très haute tension...
Des paradoxes apparents de la crise, celui qui conduit les pouvoirs politiques et économiques à reprendre les recettes qui nous ont menés dans l'impasse n'est pas le moindre. Ainsi de la prolifération des grands projets inutiles auxquels une pensée magique fondée sur le dogme de la croissance attribue la vertu de créer de l'emploi, du pouvoir d'achat et... de la croissance. Qu'importe que cette équation fasse abstraction de la finitude de notre planète et méprise les nécessités fondamentales du vivre ensemble et du rapport à la nature !
Heureusement, l'inutilité et la nocivité de ces grands projets trouvent sur leur route toute une population déterminée, en multipliant les Zones à défendre (ZAD), à inventer d'autres manières d'occuper le terrain.
Cet ouvrage décrit les principaux projets inutiles de notre temps, buttant sur des mobilisations ô combien nécessaires : de Notre-Dame des Landes à Bure en passant par Flamanville, Gonesse, Gap, Creys-Malville, Lyon, Rouen, Toulouse, la Picardie, le Morvan ou les Landes.
Camille est l'auteur de ce livre écrit à mille mains.
Afin de préserver l'anonymat des opposants tout en évitant les errements d'une médiatisation à outrance de quelques " porte-paroles " autoproclamés, les militants ont décidé de toutes et tous se dénommer Camille. Camille est autonome sans être solitaire, s'engage dans un collectif humain sans renoncer à son individualité, défend les générations futures sans occulter l'apport des combats passés. Camille est anti-nucléaire, locavore, vélorutionnaire, en transition, faucheur, déboulonneur. Camille savoure le goût du contact humain, s'oppose par goût et milite par envie.
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La tour des damnés
Brian W. Aldiss
- Le Passager clandestin
- Dyschroniques
- 15 Janvier 2013
- 9782916952789
Début du XXIe siècle. La terre semble avoir résolu ses problèmes de surpopulation et de famines. Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s'il n'y avait « la Tour ». Mélange de plastique, de béton et d'acier, le fameux édifice - dix niveaux de cinq étages chacun - a été érigé en Inde en 1975 dans le cadre d'une expérience. À l'origine, 1500 volontaires - dont 500 couples - de moins de vingt cinq ans y furent introduits afin d'étudier le comportement d'individus soumis au confinement. 25 ans plus tard, 75 000 personnes pullulent à l'intérieur. Le conditionnement a si bien fonctionné que personne ne semble vouloir sortir, ni même imaginer qu'une autre réalité extérieure soit possible. Pourtant, un certain Thomas Dixit est chargé de mesurer l'intérêt de poursuivre l'expérience de La Tour. ou de l'arrêter.
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Cornelius Castoriadis ou l'autonomie radicale
Serge Latouche
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 23 Avril 2014
- 9782369350088
Pour Cornelius Castoriadis (1922-1997), nos sociétés sont des " institutions imaginaires " ; l'homme a oublié qu'il était lui-même à l'origine des lois qui les fondent (le divin, les ancêtres, l'économie...). Elles sont ainsi dépendantes des formes mêmes qu'elles ont créées. Ce n'est donc qu'en se reconnaissant comme auto-instituées et sources de formes nouvelles qu'elles pourront devenir autonomes.
La force de la pensée de Castoriadis, nous dit Serge Latouche, est d'inciter au dévoilement de ces mythologies sociales qui sous-tendent l'ordre des choses. La déconstruction de l'idéologie de la croissance, du développement et du consumérisme/productivisme est désormais le préalable indispensable à l'institution - par l'éducation - d'une démocratie radicale fondée sur l'écologie. Une révolution dont le sujet ne peut être que la société tout entière.
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Désobéir au colonialisme
Les Desobeissants, Patrick Farbiaz
- Le Passager clandestin
- 4 Mars 2014
- 9782369350057
Au nom du " développement ", les pays du Nord mettent en place un nouveau système de domination, le nouvel ordre colonial. Ce colonialisme global est un colonialisme de la mondialisation. L'anticolonialisme est un outil essentiel pour qui veut combattre ce nouvel ordre mondial.
Le colonialisme n'est pas mort avec la fin de la guerre d'Algérie et de l'Empire français. Il se perpétue à travers des occupations de territoires de la Palestine au Sahara occidental, du Kurdistan au Tibet. L'ordre colonial prend de nouvelles formes : néocolonialisme, Françafrique, colonialisme interne, territoires d'outre mer, dette financière, ou écologique, accaparement des terres, contrôle des images et des sons... En France, les discriminations racistes instituent une ségrégation post coloniale dans les quartiers populaires tandis que les nostalgiques de la " colonisation positive " relèvent la tête. Face au nouvel ordre colonial, une nouvelle génération de militants anticolonialistes invente de nouvelles formes de désobéissances, liant le passé, le présent et l'avenir pour résister et décoloniser.
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De l'engagement dans une époque obscure
Miguel Benasayag, Angélique Del rey
- Le Passager clandestin
- 1 Juin 2017
- 9782369350774
Une époque obscure, c'est cette époque individualiste et économiste, qui voudrait nous faire croire que chacun de nous est « un petit entrepreneur de soi ». Or, ni le militant ni l'individu de bonne volonté, ne sont en mesure d'assumer les défis de l'époque... Les auteurs nous invitent à abandonner une vision « messianique » de l'engagement, impliquant la promesse d'un monde meilleur à venir, et qui n'a débouché que sur la désillusion et le repli sur soi. Ce qu'ils nous proposent, c'est l'engagement recherche, l'engagement immanent, expression d'un désir vital, qui revendique la lutte radicale, dans ce monde-ci.
Notre société préfère l'enseignement des statistiques et des expertises abstraites aux « savoirs des gens », les décisions politiques aux hypothèses pratiques du terrain... Et c'est ainsi que l'homme, de plus en plus déterritorialisé, se met en danger. Car nous croyons que l'homme n'est rien en soi, mais peut tout devenir (du moment que c'est économiquement utile), et que tout est possible à celui qui saura s'adapter : ces croyances produisent en réalité une grande impuissance !
Il faut donc récupérer les liens qui nous composent, retrouver nos racines et nos affinités, notre « commun » qui fait notre force, et non pas nos petites identités individuelles. Changer le monde, c'est retrouver en quoi nous le co-créons, au lieu de nous y adapter. Mobilisant des réflexions aussi diverses que celles de La Boétie, Marx, Foucault, Spinoza, Gramsci, s'appuyant sur des expériences politiques concrètes comme celle des Tupamaros uruguayens, puisant aussi bien ses métaphores explicatives dans le cinéma de David Lean que dans les « lieux communs » du langage quotidien, ce livre nous rappelle avec énergie et jubilation que nous sommes bel et bien engagés !
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La notion de désobéissance civile connaît aujourd'hui un regain d'intérêt. Les noms de Thoreau, de Gandhi, de Martin Luther King, étroitement liés à son histoire, font désormais partie de la culture générale.
Mais on ne sait pas toujours que l'idée d'une obéissance conditionnelle à l'État et à ses lois émerge, sous la plume d'un John Locke, dès le XVIIe siècle ; que la désobéissance civile fut, à l'exemple des universitaires norvégiens en 1942, un des modes de résistance à l'occupation nazie ; qu'en Pologne notamment, c'est une authentique campagne de désobéissance civile qui précipita l'effondrement du régime communiste...
De Tolstoï à John Rawls, de la « marche du sel » en Inde aux « faucheurs volontaires » en France, Jean- Marie Muller explique tous les ressorts de la désobéissance civile, et nous montre ce qu'elle est avant tout :
Un impératif personnel d'éprouver la légitimité de la loi ; et le cas échéant, la faculté de rompre avec son cadre rassurant. Il nous montre que, loin d'affaiblir la démocratie, la désobéissance civile est de nature à en restaurer le sens et à la renforcer.
Avec ce texte clair et foisonnant, le passager clandestin offre au public l'ouvrage de référence sur la question de la désobéissance civile.
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Alimentation et agriculture biologique, un mariage fertile
Anny Poursinoff
- Le Passager clandestin
- Les Pratiques
- 22 Août 2013
- 9782916952895
" Avec la nouvelle alimentation industrielle, quand on se met à table, au lieu de se souhaiter "bon appétit" il faut se dire "bonne chance !" " (Pierre Rabhi) Réconcilier les consommateurs avec leur alimentation, en leur permettant de retrouver le contact direct avec les paysans, voilà un objectif qui devient réalisable grâce à une nouvelle génération d'agriculteurs qui tourne le dos à la chimie, pour revenir à l'agronomie.
Les pesticides, insecticides, herbicides. provoquent des maladies chez les agriculteurs et chez les consommateurs, polluent l'air et les nappes phréatiques, et tuent les insectes pollinisateurs.
Le " grand public " découvre avec inquiétude cet environnement néfaste à leur santé et cherche des solutions pour inverser la tendance. Les engrais coûtent cher, ils rendent les agriculteurs dépendants des firmes, qui leur imposent des systèmes de production toujours plus standardisés, entraînant une mécanisation à outrance qui provoque l'agrandissement des parcelles cultivées et la diminution du nombre de paysans.
Ce document pratique veut permettre aux citoyens et aux décideurs d'orienter leurs choix vers une alimentation saine, respectueuse de la biodiversité, dans des territoires ruraux riches de l'activité des paysans et répondant aux besoins des urbains. L'agriculture biologique qui n'utilise pas de produits toxiques permet de se réapproprier le foncier, d'installer de nouveaux agriculteurs, en agissant sur la restauration collective, la création de filières, la formation professionnelle sans oublier la coopération internationale, pour que ce que nous faisons ici ne soit pas préjudiciable à l'autonomie alimentaire des autres pays du monde...
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Charles Fourier ou la pensée en contre-marche
Chantal Guillaume
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 14 Septembre 2013
- 9782916952918
La pensée de Charles Fourier est une pensée à contremarche. Stimulante par son originalité, elle l'est aussi par ses exagérations, ses extravagances voire par ses contradictions. Sa pensée sociale, nous explique-t-il, est expérimentale, elle doit être testée, appliquée dans la réalité. " Casse-cou utopiste ", comme il dit de lui-même, il ne craint pas d'aller à contre-sens des évidences de son époque. Sa dénonciation des " faux prodiges " de la société industrielle, qui enrichit et appauvrit, " donne les éléments du bonheur mais pas le bonheur " le rattache ainsi vigoureusement à ces précurseurs de la décroissance que fait découvrir cette collection.
Visionnaire lorsqu'il fait la critique de " l'économisme " qui encourage la spéculation, la banqueroute, " la pléthore " de marchandises ; ou quand il dénonce les dysfonctionnements du commerce, facteur de surproduction et de gaspillage, Fourier a l'intuition - devenue aujourd'hui certitude pour les objecteurs de croissance - que les excès de la production et des échanges génèrent des effets négatifs. Sa pensée non académique et son oeuvre foisonnante s'attachent alors à proposer des substituts à cette organisation sociale et économique défaillante. Sans supprimer propriété et classes sociales, Fourier propose d'autres formes d'associations domestiques, agricoles et industrielles qui sont autant de solutions inédites de vie collective : phalanstère, comptoir communal, canton sociétaire..., et qui visent à retrouver autonomie et rationalité dans les circuits de production et de consommation... comme le préconise la décroissance.
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« Je suis en règle. Voici le thermomètre, les comprimés d'aspirine, les pastilles pour la toux. Ça, c'est la vitamine C, l'antiseptique, les antibiotiques. J'ai tout, vous ne pouvez pas me coller une amende ». La journée commence mal pour Nico. Il est dans le collimateur de la CGM, la société privée qui fait office de Sécurité sociale et il risque le contrôle sanitaire. Quand on sort des clous de l'État-hygiéniste, il vaut mieux être bien couvert, car dans cette société, la santé, c'est tout... ou rien.
Quand il écrit ce texte, Lino Aldani entend sans doute dénoncer les dérives d'un système de santé livré aux intérêts du privé. Mais comme souvent avec la SF, son récit prend un nouveau sens aujourd'hui et interroge sur les concessions que nous sommes prêts à faire pour vivre en bonne santé.
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Face au FN, que faire ?
Erwan Lecoeur, Enzo Poultreniez
- Le Passager clandestin
- Les Pratiques
- 22 Août 2013
- 9782916952901
Que faire face à la progression apparemment inexorable des idées de l'extrême droite ? Comment agir, penser, réagir ou répondre à ceux qui se laissent séduire par ces discours ? Pour répondre aux arguments d'un parti comme le Front national et de ceux qui le soutiennent, il faut bien connaître cet adversaire, ses points de force et ses lignes de fragilité, ses non-dits, ses incohérences et ses insuffisances notoires.
Les écologistes ont un rôle particulier à jouer dans l'opposition à l'extrême droite et à ses idées. En effet, ils portent une autre vision du monde, et proposent d'autres voies de sortie des crises actuelles.
À ce titre, ils sont engagés, qu'ils le veuillent ou non, d'une certaine façon, dans un combat pour la prééminence de leurs valeurs et de leurs solutions.
Une partie « Acteurs et ressources » propose des contacts d'organisations mobilisées en faveur des idées et actions s'opposant à celles du Front national. Elle présente également un panorama des principaux mouvements d'extrême droite.
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Le discours des deux méthodes ; une question de tactique
Jean Jaurès, Jules Guesde, Rosa Luxemburg
- Le Passager clandestin
- 14 Juin 2014
- 9782369350071
À l'occasion du centenaire de la mort de Jean Jaurès, le passager clandestin republie ces Discours parus chez lui en 2007. Dans l'affrontement de 1900, si lointain en apparence, ressurgissent bien des interrogations actuelles.
En 1899, au « Congrès de Jappy », les socialistes - alors explicitement « révolutionnaires », rappelons-le - tentent leur unification. Celle-ci échoue sur la question de l'entrée du socialiste modéré Alexandre Millerand dans le Ministère Waldeck-Rousseau. Cinq ans avant la réunion des forces socialistes au sein de la SFIO, en 1905, c'est donc l'enjeu de la participation au pouvoir « bourgeois » qui oppose les deux principaux responsables du temps : Jean Jaurès et Jules Guesde.
Le 26 novembre 1900, une conférence contradictoire organisée à Lille - et baptisée plus tard « discours des deux méthodes » - donne aux deux hommes l'occasion de développer leurs arguments. La participation gouvernementale est-elle compatible avec l'objectif révolutionnaire ? Peut-on prendre part à l'exécutif bourgeois sans contribuer à le renforcer ? Les idéaux et la sincérité de l'engagement socialiste ne risquent-ils pas de se dissoudre au contact des institutions ? Peut-on de ce point de vue faire la distinction entre exécutif municipal et exécutif national ? Ce sont ces questions qui, au lendemain de l'affaire Dreyfus et à la veille de la révolution de 1905 en Russie, oppose à nouveau les deux camps.
Rosa Luxemburg - qui, elle, prendra part à la révolution de 1905 - s'est exprimée à plusieurs reprises dans ce débat. Sa position, illustrée ici par un article écrit au moment où Millerand accepte un portefeuille ministériel, donne à comprendre l'importance d'une question tactique qui se pose à une large partie de la gauche européenne à la veille des grands bouleversements du XXe siècle.
Cette controverse est l'occasion d'interroger à la gauche autoproclamée d'aujourd'hui : est-il vraiment de son ressort de gérer les affaires courantes d'un système économique et social à bout de souffle ?