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philippe soupault
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Les champs magnétiques ; s'il vous plait ;vous m'oublierez
André Breton, Philippe Soupault
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 29 Septembre 1971
- 9782070318773
«Lorsque, au printemps de 1919, André Breton et Philippe Soupault conçoivent et expérimentent la méthode d'écriture d'où naîtront non seulement Les Champs magnétiques mais deux pièces de théâtre : Vous m'oublierez et S'il vous plaît, sans compter nombre de textes automatiques, l'un a vingt-trois et l'autre vingt-deux ans. Au même âge, Rimbaud venait de rompre avec la poésie ; Isidore Ducasse s'arrachait aux Chants de Maldoror et affrontait cette Préface à un livre futur par quoi se donnent les Poésies. En 1918, Breton et Aragon, encore mobilisés, se portaient régulièrement volontaires, à l'hôpital où ils étaient affectés, pour assurer la garde de nuit et là, des heures durant, se lisaient à voix haute les psaumes démoniaques du Comte de Lautréamont. L'année suivante, Breton recopie, à la Bibliothèque nationale, l'exemplaire unique des Poésies, qui sont publiées en avril, dans le n° 2 de Littérature, revue qu'il vient de fonder avec Aragon et Soupault. On serait tenté de penser que, dans l'esprit des scripteurs, Les Champs magnétiques sont précisément ce livre futur annoncé, au seuil de la mort, par le jeune Ducasse. En un sens, en effet, ils répondent à l'injonction de l'initiateur : La poésie doit être faite par tous. Non par un. Par-delà les Poésies, les Champs se mesurent aux Chants. L'outrance rhétorique perverse et savante de Maldoror, la sécheresse pseudo-conformiste de Ducasse retournant Pascal et Vauvenargues comme on dépouille un lapin, instituent, dans leur apparente opposition, une zone d'extrême turbulence d'où peut jaillir, sans entraves ni scrupules, la voix automatique.» Philippe Audouin.
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Histoires merveilleuses des cinq continents
Philippe Soupault, Re Soupault
- Seghers
- Seghers Jeunesse
- 20 Octobre 2022
- 9782232145780
Une anthologie de plus d'une centaine de contes, autant d'occasions de s'évader et de nourrir l'imagination des petits et des grands.
Depuis les temps les plus anciens, partout dans le monde, on raconte des histoires aux enfants le soir à la veillée. Au gré de leurs voyages, Ré et Philippe Soupault ont collecté et retranscrit les plus merveilleuses d'entre elles dans une langue simple et belle. Leur livre nous transporte de Laponie en Corée, du Turkestan au Venezuela, de Belgique en Transylvanie... Autant d'occasions de s'évader et de nourrir l'imagination des petits comme des grands.
_ Au pays du Matin calme, l'empereur, pour le vingtième anniversaire de son couronnement, décida d'orner la salle du trône de son palais du plus beau paravent qu'on ait jamais vu jusqu'alors. Il convoqua le peintre le plus célèbre de l'Empire, qui habitait dans une caverne loin de la ville...
Le Dragon bleu et le Dragon jaune -
Georgia, épitaphes, chansons
Philippe Soupault
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 2 Janvier 1985
- 9782070322749
Marche
Le 17 février je suis parti
Où
À l'horizon des fumées s'allongeaient
J'ai sauté par-dessus des livres
Des gens riaient
Mon désir me prend par le bras
Je voudrais repousser les maisons
Aller plus vite
Le vent
Il a bien fallu que je tue mes amis
La nuit ne m'a pas fait tomber
Je me suis enveloppé dans ma joie
Le cri des remorqueurs m'accompagnait
Je ne me suis pas retourné
Il y avait tant de lumières dans la ville sonore
En revenant tout est changé
J'ai cassé mes idées immobiles
Mes souvenirs maculés je les ai vendus
(in Rose des vents, 1919)
Contient d'autres poèmes. -
«Pour les millions d'êtres humains qui vont au cinéma, le personnage créé par Chaplin était devenu un ami. Il jouissait d'une popularité et d'une affection qu'aucune créature née de l'imagination humaine n'a connues, que ce soit Don Quichotte ou le Petit Poucet, Robinson Crusoé ou le Bon Petit Diable. Il vivait avec plus d'intensité que tous les personnages des légendes qui, du nord au sud et de l'ouest à l'est, enchantent les enfants des hommes et les hommes enfants. Charlot était le héros de notre temps, un héros universel, l'homme qui avait fait rire le monde et qui l'avait aussi fait pleurer. Je n'ai voulu être que le modeste historiographe du petit bonhomme qui avait su exprimer, en la résumant, l'angoisse profonde du monde d'aujourd'hui. J'ai suivi pas à pas ses aventures retracées dans les films. Je n'ai donc fait que raconter ce que j'avais vu sur l'écran, en respectant dans toute la mesure du possible la merveilleuse poésie qui anime Charlot.» Publié pour la première fois en 1931 et dans sa version définitive en 1957, ce récit n'est ni une biographie de Charlie Chaplin ni une analyse critique de ses films, mais une biographie du personnage de Charlot, créé en 1914. Se souvenant des films de Chaplin, s'inspirant des scènes les plus célèbres, Philippe Soupault retrace le portrait du vagabond poète.
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Le roman mêle deux intrigues, d'une part l'ascension de Lucien Gavard (alias Louis Renault, dont Philippe Soupault se trouve être le neveu par alliance), qui grâce à sa passion de la mécanique devient un magnat de l'industrie automobile, et d'autre part l'amour de sa femme Claude pour un chanteur de jazz noir, Putnam. Lucien Gavard est la parfaite illustration du grand patron : « Plus il avançait en âge, plus la passion qu'il nourrissait pour l'usine augmentait. Qu'on ne lui parlât de rien d'autre ! Ces grands murs faits pour enfermer les hommes, ces fumées épaisses, les fracas des ateliers, les moteurs : son horizon, sa vie. » Quant à Claude, qu'il avait épousée pour ajouter une femme à tout ce qu'il possédait, « sa vie était une lente, une monotone promenade sur la route bordée de miroirs. On l'admirait sans la connaître, sans avoir le désir de la connaître. » Mais sa rencontre avec Putnam la fait vaciller, elle qui s'est mariée sans amour est séduite par tout ce que le jazzman, si différent de son mari, représente. Elle est prête de succomber à la tentation, mais finit par rester auprès de Gavard lorsque celui-ci lui demande son appui : son entreprise est en danger et il a besoin d'elle pour garder le courage de lutter. Putnam repart aux États-Unis, où il tente d'oublier en se grisant de vitesse en automobile. Le roman s'achève par la victoire du mariage sur l'amour. Pourfendeur des conventions bourgeoises, Philippe Soupault livre ici une peinture détaillée des situations et des caractères de Paris à la veille de la crise : les bourgeois font la fête et les ouvriers font grève. Il porte un regard d'angoisse sur ce milieu qu'il accuse de tous les vices, regard qu'il confirme dans sa postface au roman dans une réédition au lendemain de la guerre : « Je n'ai pas changé d'avis, au contraire. »
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Histoire d'un Blanc : Mémoires de l'Oubli, 1897-1927
Philippe Soupault
- Gallimard
- L'imaginaire
- 4 Septembre 2003
- 9782070734634
«J'étais décidé à tout écrire mais voici qu'au seuil d'un passé qui forme mon présent, je n'ose avouer. Ce n'est pas par pudeur, ce n'est pas par peur de souffrir. Je crois qu'au contraire, en expliquant certains de mes gestes, certaines de mes cruautés, certaines de mes indifférences, je me rendrais justice et l'on comprendrait mieux ce qui m'a fait reculer. C'est que je ne veux pas que ma vie puisse être changée et bouleversée par un aveu. Je suis infiniment curieux de savoir ce que je vais devenir, je ne veux pas aiguiller sur une autre voie cette locomotive qui est le symbole de ma vie.»
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«Il est celui qui ne pense à rien parce qu'il n'a rien à penser. Il est celui qui aime le sommeil une fois pour toutes et qui aime mordre la nuit et l'écraser. Il est aussi celui qui marche seul dans l'ombre et le silence. Il avance. Ses pas frappent la terre. Il n'y a plus pour lui que le froid et le chaud, la pluie et le vent. Rien d'autre. La terre tourne. Il avance dans l'air fluide, dans la lumière rose du matin et du soir. Rien d'autre. Qui l'étonne ? Il est né dans un pays où les fleuves ont des milliers de kilomètres, où l'eau roule des cailloux gros comme des têtes, où les orages durent plusieurs semaines, où les lacs qui ont la forme des yeux sont féroces comme les mers, où les nuages sont plus lourds encore que la chaleur, où le feu se propage à la vitesse d'une locomotive.»
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C'est demain dimanche
Nathalie Choux, Philippe Soupault
- Rue du monde
- Petits Geants Du Monde
- 6 Mars 2015
- 9782355043581
Philippe Soupault, qui fut l'un des artisans du mouvement surréaliste, écrit ce poème à la fin de sa vie, dans un recueil qu'il dédie aux enfants, aux jeunes et. aux très vieux !Il évoque avec un ton décalé ces dimanches en famille, qu'on devine souvent répétitifs, peut-être même rébarbatifs... Pour éclairer ce temps familial un peu trop calme, il peuple ses pensées de scénettes gaies et colorées, insectes, marelle et arc-en-ciel !
De ses crayons acidulés, Nathalie Choux donne vie à cette galerie de petits animaux en fête et fait pétiller les couleurs pour « apprendre à sourire même quand le temps est gris »...
Une évocation poétique en forme de pensée positive, qui parlera à l'insouciant optimisme des plus jeunes !
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Les Dernières nuits de Paris
Philippe Soupault
- Gallimard
- L'imaginaire
- 12 Décembre 1997
- 9782070751631
«C'était le minuscule matin. Je hâtai le pas. Georgette, le marin et le chien disparurent, prenant congé sans bruit. Le jour était né. Paris, engourdi, commençait à dormir.» Un homme sans nom erre dans les rues de Paris, à la recherche de l'insaisissable. Porté par les méandres de la nuit, illuminé par les étoiles, il gravite autour de la tour Eiffel devenue le symbole de son évasion. Le narrateur se noie dans le hasard des rencontres, cherchant à fuir la réalité qui l'oppresse, jusqu'à ce qu'un meurtre vienne troubler le silence du labyrinthe. Georgette, une femme mystérieuse, a disparu. Peu aidé par une bande singeant le groupe surréaliste, le voilà entraîné dans le dédale d'une intrigue insoluble. Paris, personnage principal de ce récit onirique, tisse des liens entre des âmes qui errent, toutes à la dérive dans un monde ouvert aux possibles.
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Tous les mercredis, au printemps de 1917, Guillaume Apollinaire vers six heures du soir, attendait ses amis, au café de Flore, voisin de son logis. Blaise Cendrars « s'amenait » (c'est le moins que l'on puisse dire) régulièrement. Je me souviens des visages de Max Jacob, de Raoul Dufy, de Carco, d'André Breton et de quelques fantômes dont il vaut mieux oublier les noms. Le café de Flore n'était pas à cette époque aussi célèbre que de nos jours. Rémy de Gourmont y venait lire les journaux. Blaise Cendrars, le feutre en bataille, le mégot à la bouche ne paraissait pas tellement content.
Philippe Soupault (1897-1990) a été au coeur des bouleversements littéraires et artistiques du début du XXesiècle, acteur notamment du dadaïsme et du surréalisme. Lorsqu'il publie Profils perdus en 1963, il a 66 ans et éprouve le besoin de revenir sur le passé de son aventure humaine et littéraire.
Flâner avec Apollinaire ou Crevel, rencontrer Proust à Cabourg, dialoguer avec Bernanos à Paris ou à Rio, voir Joyce chercher un mot et traduire avec lui des passages de Finnegans Wake, fréquenter le café de Flore. Philippe Soupault parle des figures littéraires majeures du XXe siècle qu'il a connues de près ou de loin. Il peint avec admiration des hommes qui se sont consacrés à leur oeuvre et célèbre des génies, comme le douanier Rousseau qui n'a pas connu la célébrité de son vivant.
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«Découvrir l'oeuvre d'un peintre encore injustement trop peu connu est une expérience passionnante. On sait depuis longtemps que la postérité, comme la fortune, est aveugle. C'est donc à ceux qui peuvent reconnaître la personnalité d'un artiste de lui rendre justice. Dans le domaine artistique comme dans d'autres domaines, le vedettariat sévit. Les contemporains ne retiennent que quelques noms. Ainsi, la gloire fabuleuse des impressionnistes et des cubistes, par exemple, a aveuglé pour plus d'un demi-siècle les critiques et ceux qu'on appelle, à tort ou à raison, des amateurs. Ce n'est qu'en 1980 que l'importance de l'oeuvre de Weissberg est admise, parce qu'on a enfin recueilli un assez grand nombre de ses toiles, dessins et sculptures qui nous révèlent les divers aspects de cette oeuvre très riche et que l'on peut classer, pour la commodité, par types de sujets : les natures mortes, les paysages, les nus, les portraits, les portraits imaginaires et les cirques. Diversité qui caractérise les vrais peintres, diversité rare en un temps où la répétition tient souvent lieu d'originalité.» Philippe Soupault.
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Les cahiers de la NRF : litterature et le reste ; 1919-1931
Philippe Soupault
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 19 Janvier 2006
- 9782070775491
«Le titre de cet ouvrage est emprunté au manifeste Dada de Philippe Soupault, Littérature et le reste (suivi de près par le second manifeste de sa plume, Machine à écrire Dada). Il est à prendre avec toute l'ironie et la distance implicites. Ces deux textes figurent dans "Vingt-trois manifestes du mouvement Dada", publié en 1920 dans la revue nommée par dérision Littérature qu'il dirigeait avec Louis Aragon et André Breton. Le titre de Soupault se réfère, comme celui de la revue, au dernier vers de L'Art poétique de Verlaine : "Et tout le reste est littérature". L'un des fondateurs du surréalisme, surréaliste dans l'âme jusqu'à son dernier souffle, pour autant Soupault ne s'est pas privé d'aller voir ailleurs. Il s'éloigne de Breton qui, avec Picabia, a déclaré la guerre à Dada. Il lui abandonne la direction de Littérature et crée La Revue européenne. Tout en contribuant aux revues surréalistes, il donne des textes à des revues "bourgeoises" en France et à l'étranger, des Feuilles libres à La Nouvelle Revue Française, de Broom à Poesia... Curieux de tout, pressé mais toujours disponible, il s'engage dans une activité littéraire multiforme de création et de critique, avec l'esprit d'indépendance, le mouvement perpétuel et les antinomies existentielles qui lui sont propres - enthousiasme et désinvolture, profondeur et légèreté, pureté et provocation, fidélité et goût irrépressible de la découverte.» Lydie Lachenal.
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Mémoires de l'Oubli : (1923-1926)
Philippe Soupault
- Gallimard
- Lachenal & Ritter
- 1 Octobre 2002
- 9782070764129
«Rien que la vérité, toute la vérité, je le jure. Ce serment, je voudrais le prononcer alors que je sais que je n'ai plus que quelques jours, semaines, mois ou... années à vivre. (Sait-on jamais ?) J'éprouve le besoin de témoigner. Est-ce parce que je suis irrité par d'autres témoignages qui, à mes yeux, à mon souvenir, sont légendes, mensonges ou truquages ?» Témoignage lucide, vivace, fascinant. Faisant suite à Histoire d'un Blanc, 1897-1927nom>914-19232, voici le troisième volume des , et au volume Mémoires de l'Oubli. Des «sommeils» jusqu'aux «exclusions», la période la plus créatrice du surréalisme et de l'auteur.
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1914. La fin d'un monde et de la «belle époque». La guerre des tranchées, un cloaque de sang, de sottise et de boue. Le bourrage de crâne, des millions de morts, les gazés, les «gueules cassées»... 1918. La révolte de trois jeunes gens, des poètes, traumatisés par les souvenirs de la boucherie, par les malentendus de l'armistice et par la mort de leur ami, le grand poète Guillaume Apollinaire. 1919. Naissance du surréalisme avec la publication des Champs magnétiques. 1920. La revue Littérature. L'explosion scandaleuse de Dada et ses manifestations tapageuses. 1922. Littérature contre Dada. Interview de Freud. 1923. La revue européenne. Cent noms aujourd'hui célèbres, les écrivains importants d'Europe. Sans négliger l'anecdote, l'auteur trace de ses aînés et de ses contemporains des portraits fidèles et sans indulgence.
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Nouvelle édition
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L'étoile et le nénuphar, la jeune-fille silencieuse et autres contes
Philippe Soupault
Lu par Philippe Lejour; Céline Liger- Sous La Lime
- 12 Mai 2009
- 9782909398365
Les cinq contes que renferme cet album conduisent l'auditeur tout d'abord en Amérique du Nord, en Irak et à trois reprises en Europe : France, Écosse et Espagne. Au-delà de l'espace géographique parcouru, qui souligne le caractère universel du conte, le thème commun de la parole et du secret, que développent ces cinq récits nous rappelle qu'en dépit des frontières, des cultures et des distances, les hommes, sur tous les continents, partagent les mêmes rêves, souffrent des mêmes frustrations et aspirent tous au bonheur.
Le talent et l'interprétation généreuse de Philippe Lejour et Céline Liger, accompagnés de virgules musicales, offrent à l'auditeur un vrai moment d'évasion qu'il n'oubliera pas et aura envie de partager.
1. L'Etoile et le Nénuphar 2. Le loup blanc 3.Tom le poète 4. La science de la vie 5. La jeune fille silencieuse
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Ce livre introuvable parut en 1924 - un mois avant le Manifeste du Surréalisme d'André Breton (publié en octobre chez Kra par les soins de Philippe Soupault), et trois mois avant le premier numéro de La Révolution Surréaliste, daté du 1?? décembre. Le roman fit causer en famille et dans les cafés dits littéraires. Son éditeur, qui selon l'auteur s'était démené sans succès pour tenter de lui faire décerner le prix Goncourt, ne le réédita pas. «On me guettait. On espérait que j'allais sombrer et que j'allais enfin reconnaître mes torts, et supplier qu'on me pardonnât ce qu'on appelait mes "frasques", et que je renierais mes opinions. Je savais que j'étais seul et même traqué. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir de la rancune contre cette bourgeoisie dont j'avais eu tant de peine à m'évader. C'est alors que j'eus l'idée d'écrire un roman qui serait une vengeance et une caricature, celle de ma famille, qui critiquait sévèrement et sans indulgence mon non-conformisme. J'écrivis [...] ce roman que je ne craignis pas d'appeler "les Frères Durandeau".» Philippe Soupault, Mémoires de l'Oubli, 1923-1926, 1986.
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Histoires merveilleuses des cinq continents t.3 ; amours et jalousies
Re Soupault, Philippe Soupault
- 22 Décembre 1997
- 9782266076517
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Contes et nouvelles, les textes qui composent ce recueil ont été choisis par Philippe Soupault en vue de cette publication. La plupart sont inédits, les autres sont introuvables. Cruelles histoires d'ardente jeunesse et d'amour déçu, de mal de vivre et de mort, de fascination pour l'autre et de haine de soi, de solitude et d'oubli, des histoires à faire peu racontées tout uniment, simplement avec cette poésie, cette grâce du langage qui refuse la recherche et se moque des censures, qui dit avec distance, ironie et beauté toute la profondeur d'un désespoir.
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Mort de Nick Carter, inédit en France, a été publié en 1926 dans les cahiers de la revue italienne «900», qui paraissait à Rome et Florence sous la direction de Massimo Bontempelli et de Curzio Malaparte. Cette publication valut à Philippe Soupault les insultes de quelques-uns de ses amis, qui ont cru y voir, mal à propos, une manifestation de sympathie pour le fascisme italien dans lequel Bontempelli jouait un rôle. Ce même Cahier d'automne 1926 publiait également des proses de Joyce, Gomez de la Serna et Mac Orlan... Plus onirique que le Voyage d'Horace Pirouelle, Mort de Nick Carter est encore une fois, dans l'oeuvre de Soupault, une histoire de «nègre» et une histoire de fous. Nick Carter, son frère Chick et leur acolyte Patsy étaient les parfaits détectives d'une publication hebdomadaire. Ils avaient fasciné le jeune Philippe Soupault. Pour s'en débarrassé, il rêva de les tuer, médita son crime et l'écrivit.
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«"Mon cher ami, je t'annonce une grande nouvelle." Il se tut et je souriais : je croyais avoir deviné. Je sortis la main de ma poche pour le féliciter. Il reprit. "Je pars pour le Groenland !" La surprise ! J'éclatai de rire. Celle-là, comme l'on dit, était trop forte : Horace Pirouelle, citoyen de la République du Libéria, nègre, épicier, automobiliste, amoureux et licencié en droit qui devenait explorateur ! C'est du moins ce que je m'imaginais et je ne me trompais point. Il m'exposa plus amplement son projet sans m'épargner aucun détail. Après avoir ri, je fus terrifié. Un Africain né sous l'Équateur allait parcourir le Groenland ! Horace plaisantait ! - et pour m'en convaincre j'éclatai encore une fois de rire. Ce noir sur cette presqu'île de glace et de neige ! Il ne faut pas rire sans raison. Je le reconnais aujourd'hui. Horace ne partait pas à cause d'un chagrin d'amour, d'une dette de jeu ou d'une désillusion. Il m'expliqua longuement toutes les raisons qu'il ne pouvait invoquer. Je compris qu'il partait pour partir. Vrai voyageur, disait déjà Baudelaire.»
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A Rimbaudesque novella of wayward wanderlust and liberty from the cofounder of Surrealism.
Conceived in a hospital bed in 1917 and written a few months later after his fateful encounter with Lautréamont's Maldoror, Philippe Soupault's novella The Voyage of Horace Pirouelle preceded the author's involvement with Parisian Dada and the Surrealist movement he would later launch with his friends. Inspired by a schoolmate's sudden departure for Greenland on a whim and his subsequent disappearance, Soupault imagines his alter ego's adventures as entries in a journal both personal and fictional. Adopted by an Inuit tribe, Pirouelle drifts from one encounter to another, from one casual murder to another, until his life of liberty and spontaneity leads him to stasis at the edge of existence.
After taking an active part in French Dada, Philippe Soupault (1897-1990) cofounded the Surrealist movement with André Breton and Louis Aragon, and authored with Breton The Magnetic Fields, the first official Surrealist work. After being expelled from the movement for the crime of being «too literary,» he devoted his life to writing, travel, journalism and political activity (for which he was put in prison by the collaborationist Vichy government).