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Virgilio Giotti
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Depuis 1942, Virgilio Giotti est sans nouvelles de ses fils, Paolo et Franco, partis sur le front russe, pour découvrir la terre de leur mère, sinon y vivre. Après la guerre, le poète multiplie les démarches. En vain. Le 29 janvier 1946, il apprend la mort de Paolo, par une lettre d'un de ses compagnons de captivité, et attendra jusqu'à sa mort le retour de Franco. Composé en dialecte triestin, Soir est un recueil bouleversant, écrit de 1943 à 1947. Peut-on désirer la mort, ne pas être là à ce retour de plus en plus improbable et abandonner sa compagne, dont la raison chancelle ? Revient alors l'image d'un paradis, celui de maisons heureuses, jadis, et d'un foyer plein des siens. Le poète contemple la beauté du monde et des sentiments domestiques, dans ces vers inconsolables.
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Virgilio Giotti (1885-1957) est un poète des humbles, des vaincus, de l'éthique de la pauvreté, de la beauté simple du monde, de sa caducité et de sa vanité, de la fuite des heures, inexorablement, de la solitude, des douleurs universelles de l'homme et d'une sagesse teintée de mélancolie.
Les vers tout à la fois légers et tristes de son Petit Chansonnier amoureux, pareils à des bulles de savon, oscillent entre le badinage amoureux, quelques portraits d'êtres chers, et une méditation sur l'existence.
Pour le « pauvre joyeux », ainsi que Giotti se définissait, ce qui importe absolument, c'est la vérité de la vie, sa pleine acceptation, la tendresse pour les proches et sa manifestation ultime : la compassion. -
Depuis 1942, Virgilio Giotti (1885-1957) est sans nouvelles de ses fils, partis pour le front russe. De 1946, date à laquelle il apprend tardivement leur mort, à 1953, il consigne sa douleur dans un carnet ; ses amis en découvriront l'existence lors de sa publication posthume en 1959 sous le titre de Notes inutiles, que Pasolini tiendra pour un chef-d'oeuvre du XXe siècle. La passion de ces notes est l'amour des fils.
Claudio Magris nous rappelle qu'« un des plus hauts passages de l'Iliade (et donc de la littérature mondiale) est celui où Hector joue avec son fils Astyanax, rêvant qu'il devienne plus grand que lui et voyant en lui la réalité fondamentale de sa vie. Mais cette très grande scène d'Homère a eu peu de suites. Rares sont les fils, dans la littérature universelle, et les sentiments qu'ils suscitent n'ont pas trouvé de représentation à la mesure de leur importance dans la vie des hommes. (.) Rares les pères qui ont écrit sur leurs fils. » Giotti, poète des humbles, des vaincus, de l'éthique de la pauvreté, de la beauté simple du monde, de la solitude essentielle, des douleurs universelles de l'homme, mais, plus encore, de la maison, de ceux qui l'habitent, de la pure et sereine joie d'être avec les siens, fait partie, avec Notes inutiles, de ces rares et bouleversantes exceptions.