Pour le 25e Printemps des poètes - du 11 au 27 mars 2023 - dont le thème est "Les frontières", ces limites à constamment repousser. Une balade à travers des citations de poètes - Michel Butor : "Traverser les frontières m'aide à voir." Le visuel de couverture du livre est une photo de JR : "The Ballerina in Containers", Le Havre.
Il est stupéfiant qu'il faille passer par la voie du poème pour découvrir que l'éphémère, dont on ne cesse de regretter la brièveté, est en fait le plus vieil insecte ailé de la création. Comme si les mots gardaient en réserve, par-delà l'oubli des millions d'années, tant de secrets à raviver.
À croire que la force ou la fragilité ne sont pas toujours l'apanage de qui l'on pense. Mes baisers sont légers comme ces éphémères / Qui caressent le soir les grands lacs transparents, écrivait Baudelaire il y a moins de deux siècles. Et les huit chapitres de ce livre, au petit galop, de rattraper non pas le temps perdu, mais la part des êtres comme on le dit de celle des anges. La part fugitive s'entend. Et la vérité de la vie de s'avouer aussi fugace, précieuse et inespérée que l'envol d'une danseuse ou le coup d'aile d'une éphémère.
Après «La Poésie à l'épreuve de soi», après« Espère en ton courage», voici un nouvel opus ayant le désir pour cible. Entre aimantation des sens et sentiment d'inquiétude, qui sont les ferments de la poésie. Entre rêves d'enfance et impatiences aguerries. Entre secrets inavoués et septième ciel. Lorsque les mots osent les élans du sexe et de l'esprit. D'hier à aujourd'hui. Sophie Nauleau nous invite à un nouveau voyage à travers la poésie.
« On connaît la phrase : le bon maître est celui qui sait se rendre inutile. En créant l'Académie équestre de Versailles, j'ai voulu transmettre une philosophie, une énergie, un état d'esprit, et au-delà partager l'humilité et le doute face à la création. Si cette Académie s'inscrit dans l'esprit du siècle, ce n'est pas pour en singer sa vitesse et son éparpillement. Son allure est celle d'un homme et d'un cheval qui s'apprennent dans l'écoute et la patience.
C'est un travail de tous les jours, une quête de l'absolu qui refuse l'abstrait et puise sa matière dans la beauté du geste. À l'ombre des bas-reliefs séculaires, ces jeunes écuyères m'émeuvent toujours. Par un dialogue respectueux avec leur monture, avec le même entêtement et la même abnégation, elles poursuivent leur rêve, celui d'un art habité par la grâce et la légèreté. » Bartabas
« Je ne saurais dire précisément à quel moment la poésie est entrée dans ma vie, car mes souvenirs n'ont pas le sérieux des éléphants. (...) Ce n'est qu'au lycée Pierre de Fermat qu'un insolite professeur de français a définitivement aimanté mon destin ». La Poésie plutôt que les sciences politiques. L'épreuve de soi plutôt que la réussite sociale. Huit saisons sur «France» «Culture» à animer « Ça rime à quoi ». Et aujourd'hui la grand-voile du« Printemps des Poètes», dont j'ai suivi les prémices au siècle dernier, à hisser droit devant. Sophie Nauleau. À travers ce texte court, Sophie Nauleau s'en remet à l'exaltation des forces poétiques et rend grâce à la voix des poètes.
D'une passion cavalière peut naître un destin tout entier accordé. Dans l'allant et la constance, le calme et la ferveur, le risque et l'allégresse, l'instinct et la ténacité. C'est ainsi embrasser les jours dans une même chevauchée:l'amour, la poésie, les chevaux, l'écriture... Et tenter d'habiter cavalièrement la terre. Aventure d'un seul tenant, de corps et d'esprit, pour un récit vécu. Expérience intime, d'une authenticité tantôt conquérante tantôt désarçonnée. Un engagement intense et quotidien qui ne manque pas d'allure, le coeur galopant sans cesse à la verticale du monde.
Cet ouvrage raconte jour après jour l'attente d'un poulain, d'un crack. Onze mois, onze jours... Sous forme de journal, Sophie Nauleau raconte cette gestation vécue au plus près. Intime, dérangeant parfois, tendre assurément, touchant certainement, un récit peu banal. "Je ne prétends pas qu'un tel livre devienne, à l'instar de celui dont il détourne l'intitulé, une référence incontournable. Mais il se peut que dans un monde où il n'est pas si facile pour une femme de se forger un destin d'amazone, il soit bon de découvrir que l'on peut soudain s'épanouir à regarder grandir l'ombre des pommiers de Provence. Et que l'on peut même entrapercevoir sa propre renaissance à la lumière d'une tout autre naissance." Sophie Nauleau
Ce livre est fait de la rencontre inattendue d'un poète et d'un cavalier. L'un voué à la parole, l'autre à son art silencieux. Comment deux pratiques si distinctes se sont-elles croisées jusqu'à se reconnaître et se lier? Comment se sont-elles découvertes des affinités si électives qu'il est possible d'évoquer leur évidente « consanguinité d'énergie » ? Comment les poèmes de l'auteur de L'Arbre-Seul sont-ils entrés en résonance avec les spectacles du célèbre centaure d'Aubervilliers ? D'où est né le grand galop de mots du Zingaro suite équestre illustré par Ernest Pignon-Ernest, recueil sans cesse réédité et augmenté au rythme des créations de Bartabas ?
Il est question de tout cela dans Un verbe à cheval, mais aussi d'engagements artistiques et existentiels toujours sur le qui-vive. Car il n'y a ni faux-semblant ni demi-mesure qui tiennent dès lors que l'on parle cheval à Bartabas et poésie vécue à André Velter. L'essai de Sophie Nauleau témoigne en effet d'une complicité tonique et inventive. Il signale l'irruption dans le champ poétique d'un souffle qui ne manque ni d'allant ni d'allure, qui s'invente de nouveaux horizons sans craindre d'improviser avec de la sciure, de la sueur, de la colère et du coeur.
Dans le sillage de Bartabas, André Velter impose sa poésie équestre.
Imaginée et crée par Bartabas, fondateur du théâtre équestre Zingaro, l'Académie équestre nationale du domaine de Versaille a ouvert ses portes en février 2003 dans la Grande écurie du château de Versailles. Lieu de spectacle et de formation, elle accueille des écuyers venus du monde entier, qui travaillent dans une dynamique d'écoute et de patience, guidés par la passion de Bartabas.
Texte et photographies révèlent la vie de cette dizaine d'artistes écuyers ayant la responsabilité de 45 chevaux et la volonté d'apprendre bien plus que l'art de monter à cheval.
DEUX AUTEURS, DEUX REGARDS qu'introduit la vive préface de Jean-Yves Tadié, grand spécialiste de l'oeuvre de Marcel Proust. Les mots et les images, au service d'un patrimoine national par définition commun, le Jardin des Serres d'Auteuil. Lorsque Sophie Nauleau laisse s'exprimer son talent de conteuse, le voyage est sensible. Quand Jean-Christophe Ballot peint plus qu'il ne photographie ce lieu, la découverte se renouvelle. Voici donc un talentueux bouquet, sont-ce des orchidées ou des chardons ardents, à vous de le découvrir à la lecture de cet ouvrage réalisé pour que perdure le beau Jardin des Serres d'Auteuil.