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Maria Zambrano
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« La pensée vivifie », dit María Zambrano. Toute sa vie, nourrie silencieusement de sa pensée, peut en témoigner, comme en témoignent ces Clairières du bois, dont elle dira elle-même : « Parmi mes oeuvres publiées, c'est je crois le livre qui répond le mieux à cette idée longtemps formulée que penser est avant tout, à la racine, en tant qu'acte, déchiffrer ce que l'on sent, si on entend par sentir le «sentir originel». Et aussi à cette idée que l'homme est l'être qui souffre sa propre transcendance en un incessant processus d'unification entre la passivité et la connaissance, l'être et la vie. Vie véritable, surprise seulement dans quelques clairières qui s'ouvrent entre ciel et terre au sein de l'initiale frondaison. Et à l'horizon lointain où se noient le ciel et la terre, l'être et la vie, la vie et la mort. »
«María Zambrano n'a pas vendu son âme à l'Idée, elle a sauvegardé son essence unique en mettant l'expérience de l'insoluble au-dessus de la réflexion sur lui, elle a en somme dépassé la philosophie...» Cioran. -
Saint Jean de la Croix : De la 'nuit obscure' à la plus claire mystique ; Cantique spirituel
Saint-Jean de La Croix, Maria Zambrano
- ECLAT
- Eclats
- 4 Octobre 2024
- 9782841627523
Paru dans Les Cahiers du Sud, en 1942, ce «petit chef d'oeuvre» de María Zambrano (1904-1991), traduit par Suzanne Brau, inscrit la pensée mystique et poétique de Saint Jean de la Croix (1542-1591) au coeur même d'une humanité dont il incarne la plus extraordinaire expression, sur cette «terre jaune, embrasée d'un feu qui n'est pas celui du soleil». Rarement la poésie de Jean de la Croix fut si parfaitement donnée à fleur de peau, et le hasard a voulu que, dans cette même revue et au presque même moment, un poète, traducteur, résistant, Simon-Rolland (1907-1944), livre ses propres traductions des poésies du Saint, qui sont, écrivait Pierre Emmanuel, «si belles qu'elles égalent l'original».
Le Cantique spirituel parut toutefois aux éditions Charlot en 1945, de l'autre côté de la méditerranée, et c'est cette traduction exemplaire qui est reprise ici, en miroir du Saint Jean de la Croix de María Zambrano, qui fait entendre la «musique silencieuse» de l'esprit. -
L'île de Porto Rico : nostalgie et espérance d'un monde meilleur
Maria Zambrano
- ECLAT
- Eclats
- 13 Septembre 2024
- 9782841627073
María Zambrano a écrit Île de Porto Rico à Cuba en 1940, lors de son exil en Amérique latine et centrale où elle passa treize années. Témoignage d'amitié à l'égard de ses amis portoricains, le livre évoque la question de l'insularité comme miroir de l'exil où s'expriment «l'espérance d'un monde meilleur» et «la nostalgie d'un temps à venir». L'île, dans sa forme, est une promesse, suspendue entre ciel et mer, et semble constituer un espace et un moment antérieurs à ce temps de l'homme, condamné et solitaire. Et c'est aussi, paradoxalement, cet isolement de l'île qui permet que s'apaise sa solitude et que s'affirme la possibilité d'une utopie, d'un hors-lieu de liberté et d'espoir. Longue digression poétique et philosophique, Île de Porto Rico est un hymne à l'insularité que María Zambrano retrouve aussi dans ce que fut 'son' Espagne, île plus que péninsule, antérieure à la dictature qui l'a contrainte à l'exil.
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De l'Aurore (1987) fut (presque*) la première traduction en français d'un livre de María Zambrano.?Le livre parut en 1989, traduit par Marie Laffranque, hispaniste et philosophe, qui n'économisa ni son temps ni son énergie pour faire connaître l'oeuvre de son amie. Le volume passa presque inaperçu lors de sa première édition, mais permit à quelques lecteurs de découvrir une oeuvre d'une extraordinaire singularité dans le paysage philosophique contemporain. Depuis, de nombreuses traductions ont pu paraître, assurant à María Zambrano une renommée posthume à l'étranger, quand l'Espagne la célébrait de son vivant comme l'un(e) de ses plus important(e)s philosophes.
C'est aux «levers de l'Aurore» que nous convie ici María Zambrano, à cette «fête inaugurale» du jour qui, depuis les premières cosmogonies jusqu'à Nietzsche, en passant par les grands mystiques espagnols, nous rappelle chaque matin l'intact des commencements, dont on retrouve la trace dans les aurores du geste ou de la parole, et qu'il faut nous remémorer pour que la vie commence.
« Toute l'intelligence et la parole de María Zambrano tendent à saisir l'éclat de l'insaisissable don de soi de la Vie dans l'insaisissable singularité de ses êtres. » Massimo Cacciari.
« María Zambrano n'a pas vendu son âme à l'idée, elle a sauvegardé son essence unique en mettant l'expérience de l'insoluble au-dessus de la réflexion sur lui, elle a en somme dépassé la philosophie. N'est vrai à ses yeux que ce qui précède le formulé ou lui succède, que le verbe qui s'arrache aux entraves de l'expression ou, comme elle le dit magnifiquement, la palabra liberada del lenguaje. » E.?M.?Cioran «Lieu des craintes, des indices, des espérances, l'aurore est un confin, l'ouverture d'un sens, mais aussi cela qui fuit, dès que perçu. Elle donne le jour et disparaît. Ce livre propose un jeu d'images suggestives, où chacun peut retrouver ce qu'il ressent, expérimente, dès lors qu'il s'abandonne aux incitations de la vie et du monde.» M. Adam (Revue Philosophique).