Filtrer
Bertrand Belin
-
Aujourd'hui, lendemain de l'arrivée d'un cirque en ville, lendemain de l'exposition au Grand Hôtel, lendemain d'un jour qui n'était encore la veille de rien de particulier, d'aucun événement remarquable, aujourd'hui donc, aux aurores, sur le site de l'ancien port de marchandises, le moral n'est pas au beau fixe. Il y a de l'agitation... Un groupe de fauves s'est échappé durant la nuit. L'inquiétude se propage avec la rumeur. Qui a peur, à présent, d'être dévoré? Et par qui?
-
«Voyons l'endroit. Le contre-réservoir de Grosbois créé en 1830 pour alimenter en eau le canal de Bourgogne offre tout ce qu'on peut attendre d'un lac. Cette année le soleil est très présent sur l'ensemble du pays et appuie encore de tout son poids sur le dos des baigneurs».
C'est depuis le milieu d'un lac artificiel près de Dijon, durant le temps que prendra sa noyade et avec le souffle que lui laisse la dure entreprise de se maintenir en vie, que le narrateur élève, au prix d'efforts de plus en plus pénibles à produire, son chant d'adieu. Une oraison fragmentée, épique, drôle, qui le présente comme l'unique occupant d'un édifice s'affaissant jour après jour.