Bernard Lahire
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Vers une science sociale du vivant - Questions et avant-propos de Laure Flandrin et Francis Sanseigne
Bernard Lahire
- La découverte
- 9 Janvier 2025
- 9782348086489
La publication en 2023 des
Structures fondamentales des sociétés humaines a marqué un tournant majeur en sciences sociales. Bernard Lahire y opère un raccordement décisif entre sciences sociales et sciences de la vie en montrant que le social humain s'inscrit dans le
continuum du vivant et ne se comprend que par une série de comparaisons entre sociétés humaines, mais aussi et surtout entre espèces sociales.
Ce nouvel ouvrage a pour but d'introduire à une
vision générale qui entend reconfigurer les sciences sociales et leurs rapports à d'autres disciplines. Au fil d'un échange nourri avec deux autres sociologues, Bernard Lahire éclaire son projet et répond aux critiques qui se sont exprimées depuis la parution du livre.
On trouvera également à la fin de ce volume un texte inédit qui reprend et approfondit les résultats dégagés dans l'ouvrage précédent. En accroissant encore un peu plus leur degré de généralité, il les replace dans une réflexion sur les propriétés fondamentales du vivant et les enjeux auxquels toute forme de vie se trouve confrontée - les sociétés en général et les sociétés humaines en particulier n'étant qu'un moyen de faire, par la voie du collectif, ce que tout système vivant fait à l'échelle individuelle. Ce texte constitue un pas supplémentaire en direction d'une science sociale du vivant unifiée que le présent dialogue appelle de ses voeux. -
Les structures fondamentales des sociétés humaines
Bernard Lahire
- La découverte
- Sciences Sociales Du Vivant
- 24 Août 2023
- 9782348077616
Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l'espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
En comparant les sociétés humaines à d'autres sociétés animales et en dégageant les propriétés centrales de l'espèce, parmi lesquelles figurent en bonne place la longue et totale dépendance de l'enfant humain à l'égard des adultes et la partition sexuée, ce sont quelques grandes énigmes anthropologiques qui se résolvent. Pourquoi les sociétés humaines, à la différence des sociétés animales non humaines, ont-elles une histoire et une capacité d'accumulation culturelle ? Pourquoi la division du travail, les faits de domination, et notamment ceux de domination masculine, ou les phénomènes magico-religieux se manifestent-ils dans toutes les sociétés humaines connues ? Pourquoi l'ethnocentrisme est-il si universel et pourquoi des conflits opposent-ils régulièrement des groupes qui s'excluent mutuellement ? C'est à ces questions cruciales que cherche à répondre Bernard Lahire en formulant, pour les sciences sociales, un paradigme unificateur fondé sur une synthèse des connaissances essentielles relatives à la vie sociale humaine et non humaine accumulées dans des domaines du savoir aussi différents que la biologie évolutive, l'éthologie et l'écologie comportementale, la paléoanthropologie, la préhistoire, l'anthropologie, l'histoire et la sociologie.
Le pari de ce livre est que seul cet effort d'intégration permet de comprendre la trajectoire des sociétés humaines par-delà leur diversité et d'augmenter la maîtrise qu'elles peuvent avoir de leur destin incertain. -
Enfances de classe ; de l'inégalité parmi les enfants
Collectif, Bernard Lahire
- Points
- Points Essais
- 28 Octobre 2022
- 9782757898970
Enfances de classe.
Naissons-nous égaux ? Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d'enfants les inégalités sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d'existence. Menée par 17 chercheurs dans la France entière auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures de la population, cette enquête a pour ambition de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même réalité, mais pas dans le même monde.
Confrontant ce qui est évident pour certains et impensable pour d'autres, en matière de logement, d'école, de langage, d'éducation, de santé ou même d'aspiration, l'ouvrage met sous les yeux du lecteur l'écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en oeuvre de véritables politiques démocratiques.
Sous la direction de Bernard Lahire, sociologue, directeur de recherche au CNRS (Centre Max Weber/École normale supérieure de Lyon), avec la collaboration de Julien Bertrand, Géraldine Bois, Martine Court, Sophie Denave, Frédérique Giraud, Gaële Henri-Panabière, Joël Laillier, Christine Mennesson, Charlotte Moquet, Sarah Nicaise, Claire Piluso, Aurélien Raynaud, Fanny Renard, Olivier Vanhée, Marianne Woollven et Emmanuelle Zolesio. -
L'interprétation sociologique des rêves
Bernard Lahire
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 7 Janvier 2021
- 9782348067334
Le rêve peut-il être appréhendé par les sciences sociales ? Objet devenu indissociable de la psychanalyse, il était jusqu'à ce jour largement ignoré des sociologues. Si quelques chercheurs ont pu s'interroger sur la manière dont le rêve a été perçu selon les époques et les milieux, Bernard Lahire entre ici dans la logique même de sa fabrication et le relie aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social.
L'ambition de cet ouvrage est d'élaborer une théorie générale de l'expression onirique. En partant des acquis du modèle d'interprétation proposé par Freud, il s'efforce d'en corriger les faiblesses et les erreurs, en tirant parti des nombreuses avancées scientifiques accomplies depuis L'Interprétation du rêve. À l'opposé de ce que croyait Freud, le rêve apparaît ici comme l'espace de jeu symbolique le plus complètement délivré de toutes les sortes de censures. Il livre des éléments de compréhension profonde de ce que nous sommes et permet de voir frontalement ce qui nous travaille obscurément, de comprendre ce qui pense en nous à l'insu de notre volonté.
Cet ouvrage contribue aussi à donner de nouvelles ambitions à la sociologie. Si le rêve fait son entrée dans la grande maison des sciences sociales, ce n'est pas pour laisser le lieu en l'état, mais pour en déranger les habitudes. -
Depuis plusieurs décennies, à gauche comme à droite, la sociologie est régulièrement accusée d'excuser la délinquance, le crime et le terrorisme, ou même de justifier les incivilités et les échecs scolaires. Dans ce livre accessible et vigoureux, Bernard Lahire démonte cette vulgate, ses fantasmes et ses contre-vérités. Un plaidoyer lumineux pour la sociologie et, plus généralement, pour les sciences qui se donnent pour mission d'étudier avec rigueur le monde social.
Depuis plusieurs décennies, la sociologie est régulièrement accusée d'excuser la délinquance, le crime et le terrorisme, ou même de justifier les incivilités et les échecs scolaires. À gauche comme à droite, nombre d'éditorialistes et de responsables politiques s'en prennent à une culture de l'excuse sociologique, voire à un sociologisme qui serait devenu dominant.
Bernard Lahire démonte ici cette vulgate et son lot de fantasmes et de contre-vérités. Il livre un plaidoyer lumineux pour la sociologie et, plus généralement, pour les sciences qui se donnent pour mission d'étudier avec rigueur le monde social. Il rappelle que comprendre les déterminismes sociaux et les formes de domination permet de rompre avec cette vieille philosophie de la responsabilité qui a souvent pour effet de légitimer les vainqueurs de la compétition sociale et de reconduire certains mythes comme celui du self made man, celui de la méritocratie ou celui du génie individuel.
Plus que la morale ou l'éducation civique, les sciences sociales devraient se trouver au coeur de la formation du citoyen, dès le plus jeune âge. En développant la prise de distance à l'égard du monde social, elles pourraient contribuer à former des citoyens qui seraient un peu plus sujets de leurs actions. -
Dans les plis singuliers du social ; individus, institutions, socialisations
Bernard Lahire
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 19 Septembre 2019
- 9782348045745
Dans ce petit livre conçu pour rendre plus largement visible le sens général de son travail et de la démarche qu'il y engage, Bernard Lahire s'efforce de faire apparaître le flou et les contradictions des discours savants ou demi-savants sur la " montée de l'individualisme ".
Au moment où l'individu est de plus en plus souvent perçu ou rêvé comme un être isolé, autonome, responsable, opposé à " la société " contre laquelle il défendrait son " authenticité " ou sa " singularité ", les sciences sociales ont plus que jamais le devoir de mettre au jour sa fabrication sociale. Car le social ne se réduit pas au collectif ou au général, mais gît dans les plis les plus singuliers de chaque individu.
Dans ce livre conçu pour expliciter le sens de son travail, Bernard Lahire soumet à la critique les discours sur la " montée de l'individualisme " et la figure de l'individu " libre et autonome " au coeur de nos mythologies contemporaines. Exposant la manière dont il est possible de faire de l'individu singulier un véritable objet sociologique en tant qu'être en permanence socialisé, il dialogue également avec les sciences cognitives qui, en mettant en lumière les phénomènes de plasticité cérébrale et la façon dont nos expériences sociales s'inscrivent dans nos cerveaux, nous rappellent que les individus ne perçoivent, ne pensent ou n'agissent qu'en tant que dépositaires de l'ensemble des formes d'expérience déterminées par leurs places et leurs situations dans le monde social.
Prix de l'écrit social 2013 -
Ceci n'est pas qu'un tableau ; essai sur l'art, la domination, la magie et le sacré
Bernard Lahire
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 10 Septembre 2020
- 9782348064173
En 1657, Nicolas Poussin peint une Fuite en Égypte au voyageur couché. La toile disparaît ensuite pendant plusieurs siècles. Dans les années 1980, différentes versions du tableau réapparaissent, de grands experts s'opposent, des laboratoires d'analyse et des tribunaux s'en mêlent et nombreux sont ceux à vouloir authenti?er et s'approprier le chef-d'oeuvre.
De quoi nous parle cette histoire aux allures d'intrigue policière ? Qu'est-ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art ? Et d'où vient cette aura attachée aux créateurs et aux oeuvres ? Bernard Lahire montre que le sacré n'a jamais disparu de notre monde mais que nous ne savons pas le voir. La magie sociale est omniprésente dans l'économie, la politique, le droit, la science ou l'art autant que dans la mythologie ou la religion. C'est cet effet d'enchantement qui transforme une sculpture d'animal en totem, un morceau de métal en monnaie, une eau banale en eau bénite ; et qui fait passer un tableau du statut de simple copie à celui de chef-d'oeuvre.
Puisant avec érudition dans l'anthropologie, l'histoire et la sociologie, ce livre interroge les socles de croyance sur lesquels nos institutions et nos perceptions reposent. Questionnant radicalement l'art et son ambition émancipatrice, il révèle les formes de domination qui se cachent derrière l'admiration des oeuvres. -
Tableaux de famille ; heurs et malheurs scolaires en milieux populaires
Bernard Lahire
- Points
- Points Essais
- 18 Août 2016
- 9782757862933
Comment expliquer qu'une partie de ceux qui ont la plus grande probabilité de redoublement à l'école élémentaire peut échapper à ce risque et même, parfois, occuper les meilleures places dans les classements scolaires ? La réponse à cette question est au coeur de ce livre.
Des portraits familiaux montrent comment un capital culturel peut se transmettre ou non, ou bien comment, malgré un contexte familial peu propice à l'apprentissage, les savoirs scolaires peuvent tout de même être appropriés par les enfants. En fin de compte, ce sont les notions mêmes de capital culturel, de transmission ou d'héritage qui perdent de leur pertinence dès lors que, changeant d'échelle d'observation, on s'attache à la description et à l'analyse des modalités de la socialisation familiale ou scolaire.
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La culture des individus ; dissonances culturelles et distinction de soi
Bernard Lahire
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 31 Août 2006
- 9782707149282
De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d'accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une " bonne volonté culturelle " et des classes dominées tenues à distance de la culture. Dans ce livre qui combine solidité argumentative et ampleur du matériau empirique, Bernard Lahire propose de transformer cette vision simpliste. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la " haute culture " et la " sous-culture " ou le " simple divertissement " ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Il montre qu'une majorité d'individus présentent des profils dissonants qui associent des pratiques culturelles allant des plus légitimes aux moins légitimes. Si le monde social est un champ de luttes, les individus sont souvent eux-mêmes les arènes d'une lutte des classements, d'une lutte de soi contre soi. Une nouvelle image du monde social apparaît alors, qui ne néglige pas les singularités individuelles et évite la caricature culturelle des groupes.
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L'homme des sciences humaines et sociales est le plus souvent étudié dans un seul contexte ou à partir d'une seule dimension. Or, dans des sociétés où les hommes vivent souvent des expériences socialisatrices hétérogènes, chacun est porteur d'une pluralité de dispositions. Les réflexions de l'auteur débouchent sur le programme d'une sociologie psychologique.
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L'interprétation sociologique des rêves Tome 2 ; la part rêvée
Bernard Lahire
- La Decouverte
- Sciences Humaines ; Laboratoire Des Sciences Sociales
- 7 Janvier 2021
- 9782348058141
De quoi nous parlent nos rêves et pourquoi leur contenu nous déroute-t-il ? Dans L'Interprétation sociologique des rêves, Bernard Lahire élaborait un cadre général d'analyse de l'expression onirique nourri des apports de l'ensemble des disciplines qui ont abordé cette énigme. L'espace du rêve y apparaissait comme le lieu d'une communication de soi à soi, implicite et très peu censurée, mettant en jeu sous une forme transfigurée des problématiques existentielles profondément structurées par les expériences sociales des rêveurs.
Ce second volume déploie le modèle et la méthode mis au point sur des corpus inédits de rêves. En reliant les fils de l'imaginaire nocturne de quatre femmes et de quatre hommes à des expériences récentes ou lointaines de leur vie, Bernard Lahire déchiffre les préoccupations que leurs rêves mettent en scène. Par-delà l'étrangeté ou l'incohérence apparente des pièces de ces puzzles oniriques construits nuit après nuit, il fait apparaître avec netteté l'image qui s'en dégage : l'épreuve de la domination masculine, les séquelles des abus sexuels, les affres de la condition de transfuge de classe, les heurts de la compétition scolaire, les rapports difficiles à l'héritage familial, les conséquences de la violence parentale physique ou symbolique, les effets d'une morale religieuse enveloppante ou les répercussions de l'abandon du père.
En s'emparant, avec virtuosité, d'un objet traditionnellement considéré comme hors du champ de la sociologie, Bernard Lahire ne se contente pas de défaire un peu plus le mythe d'une intériorité préservée de toute influence sociale ; il nous donne les moyens d'accéder avec une plus grande lucidité à la part rêvée de nos existences. -
Culture écrite et inégalités scolaires ; sociologie de l'"échec scolaire" à l'école primaire
Bernard Lahire
- Pu De Lyon
- 25 Mars 2021
- 9782729712402
Que signifie « échouer » ou « réussir » à l'école primaire ? Comment comprendre les difficultés éprouvées par des élèves d'origine populaire en lecture-écriture, grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire, expression orale et expression écrite ? Comment se construisent, jour après jour, les processus de production des inégalités scolaires dans les salles de classe ? Ce livre tente de répondre à ces questions, en procédant à l'étude détaillée des pratiques et des productions scolaires d'élèves du CP au CM2 en français. Soulignant le rôle central du rapport au langage dans la production des différences scolaires, l'auteur fonde son analyse sur une sociologie de l'éducation informée des travaux anthropologiques et historiques concernant la spécificité des cultures écrites. Il entend ainsi rendre raison de l'« échec scolaire » du double point de vue d'une anthropologie de la connaissance et d'une anthropologie du pouvoir. Cet ouvrage est issu de l'enquête menée par Bernard Lahire pour sa thèse de doctorat, soutenue en 1990. Trente ans plus tard, les réflexions et analyses qu'il propose n'ont rien perdu de leur actualité. Dans une préface écrite à l'occasion de cette réédition, il souligne le poids de sa propre trajectoire sociale - son statut de transfuge de classe issu d'un milieu populaire - sur le choix de son objet d'étude.
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Monde pluriel ; penser l'unité des sciences sociales
Bernard Lahire
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 8 Mars 2012
- 9782021064599
Comment dessiner une vue d'ensemble du monde social lorsque les cloisonnements disciplinaires et l'hyperspécialisation du savoir poussent chaque chercheur à garder le nez collé sur le fonctionnement de petites parcelles de ce monde ?Une question centrale donne pourtant aux sciences humaines et sociales un socle commun : pourquoi les individus font-ils ce qu'ils font ? Et l'on ne peut y répondre sans prendre en compte le long processus de différenciation par lequel les sociétés se sont fragmentées en microcosmes aux frontières néanmoins incertaines. Pour comprendre les actions humaines, il est dès lors indispensable de les inscrire dans des contextes chaque fois spécifiques. Si la plupart des spécialistes en conviennent, peu s'accordent toutefois sur les cadres pertinents dans lesquels les acteurs doivent être situés pour analyser tel ou tel compartiment, telle ou telle dimension de leurs pratiques. Des catégories aussi fondamentales que les notions de " champ " ou de " monde " appellent en particulier un examen critique.Bernard Lahire ne propose pas ici une théorie générale de la société, mais s'efforce de marquer une distance par rapport à l'état actuel des sciences humaines et sociales et aux lignes de clivage qui les traversent en nous donnant la possibilité d'entrevoir l'unité cachée d'un espace en apparence très morcelé.
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Portraits sociologiques ; dispositions et variations individuelles
Bernard Lahire
- Armand Colin
- 1 Juillet 2005
- 9782200343309
Nouvelle présentationChaque individu est le « dépositaire » de manières de penser, de sentir et d'agir qui sont les produits de ses multiples expériences socialisatrices. Modelés par un monde social que nous façonnons en retour, nous ne lui échappons d'aucune façon.C'est ce que cet ouvrage met en évidence à travers huit portraits sociologiques de personnes longuement interviewées, à plusieurs reprises, sur des thèmes très différents : l'école, la famille, le travail, les amis, les loisirs et les activités culturelles, le sport, l'alimentation, la santé, l'habillement... Le lecteur découvre ainsi des femmes et des hommes dans leurs constances et leurs variations et comprend mieux les raisons de leurs actions.Renoncer à l'idée d'une « subjectivité » absolue, au mythe de « l'intériorité », du libre-arbitre ou de l'existence « personnelle » hors de toute influence sociale, pour faire apparaître les forces et contre-forces, internes (dispositionnelles) comme externes (contextuelles), auxquelles nous sommes soumis depuis notre naissance et qui déterminent nos comportements et nos attitudes, voilà à quoi nous invite la sociologie de Bernard Lahire. Elle peut nous aider à progresser dans la connaissance de soi et des autres.Bernard LAHIRE est professeur de sociologie à l'École normale supérieure Lettres et Sciences humaines et chercheur au Groupe de recherche sur la socialisation (CNRS). Il est notamment l'auteur de Tableaux de familles (Gallimard/Seuil, 1995), L'Homme pluriel (Nathan, 1998) t L'Invention de « l'illettrisme » (La Découverte, 1999), À quoi sert la sociologie ? (La Découverte, 2004).
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Nouvelle présentationL'homme que les sciences humaines et sociales prennent pour objet est le plus souvent étudié dans un seul contexte ou à partir d'une seule dimension. On l'analyse en tant qu'élève, travailleur, consommateur, conjoint, lecteur, pratiquant d'un sport, électeur, ect. Or, dans des sociétés où les hommes vivent souvent simultanément et successivement des expériences sociolisatrices hétérogènes et parfois contradictoires, chacun est inévitablement porteur d'une pluralité de dispositions, de façons de voir, de sentit et d'agir.S'interroger sur les manières dont la pluralité des mondes et des expériences s'incorpe au sein de chaque individu, observer son action sur une diversité de scènes, voilà l'horizon scientifique vers lequel tend cet ouvrage.Sociologue, l'auteur noue un dialogue avec une partie de la psychologie, de l'histoire, de l'anthropologie et de la philosophie. Ses réflexions débouchent sur le programme d'une sociologie et s'attachent à mettre en évidence les plis les plus singuliers du social.Bernard Lahire est professeur de sociologie à l'École normale supérieure Lettres et Sciences Humaines et chercheur au Groupe de recherche sur la socialisation (CNRS).
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La Raison scolaire : École et pratiques d'écriture, entre savoir et pouvoir
Bernard Lahire
- Presse Universitaire de Rennes
- Paideia
- 10 Avril 2008
- 9782753505834
Faisant retour sur l'histoire des différents états de la forme scolaire de socialisation, Bernard Lahire souligne le fait que l'école ne s'est jamais contentée de veiller à l'utilisation correcte du langage par les élèves ou de vérifier leur compréhension en acte (et en contexte), mais qu'elle a eu pour ambition d'inculquer un rapport réflexif et raisonné au langage. L'institution scolaire enseigne en fait une langue autonomisée, dé-contextualisée et dé-fonctionnalisée.