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Dans La Grande Librairie du mercredi 5 février 2025
Mercredi 5 février 2025, Augustin Trapenard recevra l'écrivain Jean Echenoz pour son 18e roman Bristol (Éditions de Minuit), le romancier et dramaturge David Foenkinos pour son roman Tout le monde aime Clara (Gallimard), l'écrivaine et scénariste Florence Seyvos pour son roman Un perdant magnifique (L’Olivier), l'illustratrice et autrice de bande dessinée Anouk Ricard à l'occasion de la récompense de l'ensemble de son œuvre par le Grand prix du Festival d’Angoulême 2025, Adèle Yon pour son premier livre Mon vrai nom est Elisabeth (Éditions du sous-sol).
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Bristol
Jean Echenoz
Coup de coeur- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 2 Janvier 2025
- 9782707355928
- Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker.
- Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez.
- On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ?
- Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.
- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ?
- Céleste, dit Robert. Céleste Oppen. -
Clara voit au-delà des apparences. Ceux qui la connaissent la redoutent autant qu'ils l'admirent. Car elle ne prédit pas seulement l'avenir, elle l'éveille.
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Au coeur d'une famille en pleine implosion, le beau-père atypique capte toutes les attentions. Mythomane, dépensier, capricieux, suicidaire, généreux, élégant, clochardisé, sincère, menteur, enthousiaste, dépressif, Jacques est tout cela à la fois. Entre la France et la Côte d'Ivoire, il entraîne la narratrice, sa soeur Irène et leur mère dans un tourbillon qui finira par le tuer.
Depuis toujours, Florence Seyvos est comme hantée par ce personnage mystérieux... et toxique. Avec Un perdant magnifique , elle n'a jamais été aussi proche de la vérité. Une vérité douloureuse qu'elle restitue avec ce mélange de pudeur et de violence qui est sa marque de fabrique. Comme dans Le Garçon incassable , son plus grand succès à ce jour, elle parvient à poser un regard précis, parfois cruel, sur toutes les situations, mais avec une délicatesse infinie. -
Ducky Coco n'est pas qu'un canard : c'est un vrai cow-boy. Sur son fidèle canasson, Guiguitte, Ducky fait ce que fait un vrai cow-boy : il parcourt les étendues sauvages de l'Ouest, se désaltère dans des saloons poisseux et, au passage, livre quelques bandits à des shérifs fatigués et moustachus. Bref, rien n'a changé dans ce bon vieux Far West... si ce n'est, peut-être, ce tenancier de bar qui aime l'Art contemporain, ce cheval qui triche aux cartes ou ce revolver qui sert aussi à se brosser les dents - pratique ! L'humour loufoque d'Anouk Ricard fait merveille pour dynamiter les codes du genre. Mêlant histoires courtes et gags en une page, ce livre réunit tout ce que l'on aime chez Anouk Ricard et dans les westerns : de la bière sans faux col, des personnages saugrenus, de grands espaces et des blagues qui arrivent sans crier gare. Certes, Ducky Coco est le seul cow-boy de cette histoire, mais Anouk Ricard n'a pas son pareil pour désarçonner les outlaws. Si tu n'aimes pas l'humour « absurde » ou « décalé », étranger, passe ton chemin.
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Mon vrai nom est Elisabeth
Adèle Yon
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Fiction
- 6 Février 2025
- 9782364689572
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C'est à peu près tout. Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants. "C'était un nom qu'on ne prononçait pas. Maman, c'était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c'était un non-sujet.'
Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.